1897
14 juin
On s'étend un moment dans la neige. Je fais 4 photos stéréoscopiques et fume une cigarette que j'allume sans [gant?] l'allumette. On reste 1 1/4 au sommet. On repart à 1 1/4h, en allant d'abord lentement, puis plus vite ou la pente n'est pas dangereuse en 1/2 heure on arrive à la cabane Vallot.Fait une photos puis Hertig qu'on a rejoint s'en ordre et nous filons sous un soleil éclatant qui nous brûle et nous fait trouver le chemin bien long ; la neige est plus ramollie que ce matin et l'on ne peut pas faire beaucoup de glissades, Hertig n'en fait pas une. On finit par en faire une grande puis peu après on arrive à la cabane à 4h. On trouve une goutte de vin du Valais dans un pot laissé à notre intention par le garçon qui y est monté dans la journée avec des clubistes français dont faisait partie Charles Durier et que je n'ai pas réussi à voir. On refait les sacs, on met un peu d'ordre dans la cabane et à 5h. On repart pour Chamonix. Le glacier de Taconnet, puis celui des Bossons sont plus crevassés que le jour précédent et on file quelques fois dans les crevasses, beaucoup de ponts de neige cèdent, mais on finit par s'en sortir, encore quelques belles glissades jusqu'au chemin de Pierre Pointue. On trouve le garçon des grands mulets, mais on ne s'arête pas longtemps. Le chemin paraît plus pénibles qu'en montant. Madame Pinard commence à avoir mal aux pieds et moi aussi.Hertig file toujours en avant et va boire de la limonade à la cascade du Dard ; on le rattrape et on ne fait autant ; la bonne femme recoud le pantalon de Madame Pinard. On s'inscrit sur son bouquin ! Enfin, on finit par arriver à Chamonix où l'on nous regarde comme des bêtes curieuses et on est reçu par les journalistes qui nous