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1897 14 juin
les penches de plus en plus raides finissent par tomber à pic de chaque côté français et italien à 7 ou 800 mètres de profondeur. Entre la 1ère et la 2ème Bosse, on rencontre Hertig qui est arrivé au sommet à 9 heures, y est resté 1 1/4 h. Il nous prédit encore 3 heures pour monter, mais deux heures après, soit à midi précises on arrive au sommet après avoir fait de nombreuses haltes et quelques fois des petits sommes de 2 ou 3 minutes pendant lesquels on rêve beaucoup. Le sommet est une arête se terminant en raquette sur le plateau duquel est posé l'Observatoire de Janssen. Un des contrevents est sauté, une vitre aussi et la cabane est pleine de neige et de glace, le 1er étage est difficile à atteindre ; on doit grimper le long de poutres puis enfin tout en haut le petit belvédère est complètement dégarni de neige. Fait 4 photos, la vue est découverte partout ; mais tous les sommets ont quelques petits nuages accrochés à leurs flancs, nuages blanchâtres ou rosés ou jaunes, on enivres, ou même rouges et noires ; ils ont un curieux effet grâce à la variété infinie de leurs teintes. On voit aussi loin qu'on peut voir, mais du côté suisse c'est un peu monotone, comme teinte et assez sombre bien qu'il n'y ait pas plus de nuages qu'autre part. La température est douce, peut être 20° à 25° au soleil mais il gèle à l'ombre.