1897
14 juin
appuye toujours un peu sur la droite du glacier jusqu'au petit plateau ; ou les contourne puis on fait une hâte. Il commence à faire un peu pour ; les étoiles ont pâli ; la lune qui nous a bien éclairé, non pas directement mais sa clarté, réfléchi [?] a suffi pour nous passer de la lanterne. La neige quoique fraîche est assez bonne ; on enfonce à peine la hauteur du soulier et encore pas partout. Bu un coup mais on n'a pas faim.
Au-dessus du petit Plateau, Hertig se décorde et file en avant, traverse seul le grand Plateau passe sans s'arrêter à la cabane Vallet et se met à tailler les pas des Bosses du dromadaire. Pendant ce temps nous continuons, Madame Pinard et moi à marcher tranquillement, sans nous presser, en nous arrêtant souvent. Un long arrêt pour mélanger les gourdes et réussir à faire un mélange infect puis nouvel arrêt prolongé avec 10 minutes de sommeil à la cabane des Bosses, par dessus le toit de laquelle on passe pour arriver devant la porte qui est fermée et bouchée par des glaçons et de la glace. On se couche sur les pierres un peu bisés. Bu un œuf clair et commencé la grimpée des Bosses qui est joliment raide plus que celle de l'arête du Roththal de la Jungfrau et surtout plus tranchante. On est comme sur une lame et