1925
29 avr.
Très beau. Baromètre 727.5. Après-midi. Ca se couvre. [Quelques?] éclairs. Baromètre 723.
Travaux domestiques. Levé à 8h pour le déjeuner. Peu mangé. Échecs. Recouché jusqu'à 2h. Lu les journaux du Congrès. Le Soleil me chasse de la cabine-moustiquaire. Échecs. Je prends des habitudes de paresse. Écrit. Un premier orage, avec éclairs se prépare, mais n'arrive pas jusqu'à nous. On s'arrête dans la soirée à une station de missionnaires et les moustiques font leur 1ère apparition pendant le dîner. Soir. On met la moustiquaire au dessus de la table pour jouer aux échecs. Je n'ai toujours pas grand appétit. Pris de la quinine et de l'opium et pour finir encore du chloral. Fini par bien dormir, mais on est réveillé vers minuit 1/2 par le croisement du bateau de Rejaf. Théoriquement, on devrait être au milieu du trajet, mais il est parti avec du retard et nous sommes aussi en avance. Il prend le courrier.
1925
30 avr.
Couvert. Baromètre 726. Soir. 724. Orage court.
Recouché et bien dormi jusqu'à 8h. Déjeuné toujours sans grand appétit. Échecs. Vu 1 hippo crevé, et tout gonflé les pattes en l'air et les crocodiles sont après lui. C'est ça qui bonifie la qualité de l'eau du Nil. Recouché jusqu'à 1h. Un orage me chasse de la cabine-moustiquaire et rafraîchit délicieusement l'atmosphère. Nous sommes toujours dans les papyrus qui s'étendent à l'infini, avec ça et là des palmiers [dunes?] et du bambon, où il y a un peu de terre ferme. On a vu hier un grand troupeau de buffles (au moins 50) et des antiloppes, [xxx] [graip?] etc., mais pas encore d'éléphants. Après-midi. Échecs. Un peu dormi dans ma chambre. Thé. Le Nîl fait des boucles très brusques dans le papyrus et on revient souvent [presque?] à son point de passage. Toujours de grands feux et l'air est rempli de charbon qui voltige autour de nous. Peu d'oiseaux. Martin-pêcheurs tachetés noir et blanc. On entend les grenouilles. Beaucoup de lucioles. Le soir, elle mangent les moustiques. Les mouches sont crampons, surtout les petites. Les papyrus sont énormes et atteignent la hauteur du bateau qui y disparaîtrait s'il n'y avait pas d'étage. Joli [plennet---?] à centre brun, tige verte; le tout ne devient brun qu'en séchant. Le ciel est resté couvert toute la