comptaient par centaines se comptent maintenant par milliers et le reste à l'avenant. Les aigrettes sont moins nombreuses, on sent qu'on les chasse et les marchands d'Ondurman en offrent clandestinement. Puis ce sont les cigognes, les marabouts, les pelicans blancs ou noirs. Bref, le lac de Mengalé au canal de Suez, n'est rien à côté de ce qu'on voit ici et il parait que plus haut ce sera encore plus fantastique. Le maître d'hôtel qui est grec est très gentil. Il aime parler français et m'accomodera pour les repas que je ne prendrai pas. Il est avec un autre grec qui essaye de parler français et entre les 2 me donnent beaucoup de tuyaux - à vérifier, du reste -. Les cabines ont des moustiquaires en treillis aux portes et aux fenêtres et des ventilateurs qui ne marchent que le soir. C'est mieux que rien et mieux que ce que Weber disait. - Au coucher on aperçoit une colonne de pluie à l'horizon. Quand viendra-t-elle ici ? - C'est amusant de voir tout le peuple nègre, tant bateliers que passagers, faire leur cuisine, chacun pour soi. Les musulmans font leurs prières avant de manger. - On est du reste toujours en ramadan jusqu'à la fin de cette lune. - Pris le thé, mais il fait trop chaud pour commencer une lettre. J'examine les oiseaux jusqu'à la nuit. Diné avec les 2 grecs d'un plat de riz. Soir. Joué. Échecs avec le stewart. Je leur offre de bons cigares. Causé jusqu'à 9h1/2. Essayé de dormir dans mon lit, ça va un moment, avec les ventilateurs qu'on a mis sur le bateau à cause du duc d'York, il y a 2 mois. Nous aurions donc avec ce "Nasir" le plus beau bateau du Haut Nil. - Alterné la nuit entre mon lit et un fauteuil.

Plus ou moins couvert tout le jour. Soir. Très couvert. On attend la pluie. Baromètre 727. Levé à 5 1/2h. Bain. Thé. Rasé. Remis un peu d'ordre dans ma chambre et préparé ma machine à écrire pour commencer une lettre à Madeleine. On a bien marché pendant la nuit, mais on n'a pas rattrapé les 2 heures de hier. Continué à regarder mes oiseaux. Il y a des ibis blancs à tête et queue noires en plus de tous les autres déjà cités et qui deviennent de plus en plus nombreux. Dans la matinée, on embarque un couple arrivé en petit bateau et qui a eu du mal à nous rattraper. Pas dîné.22/4