1920
25 sept.
Beau. Après-midi. 1 peu couvert.
Travaux domestiques. Levé à 6h1/4. Astiqué et fini les valises. Déjeuné. Partis à 7h1/2. Fait de l'essence et un tour aux Halles, faire des provisions pour midi. Partis pour Reims. On retrouve des traces de la guerre 25 kilomètres avant Reims, mais surtout un peu avant le fort de Poubelle. Tanks boches enlisés et amochés. Du fort de Poubelle, il n e reste qu'un amas de craie. On entre dans Reims, toutes les maisons sont amochées quand elles ne sont pas détruites de fond en comble. C'est l'aspect de Pompéï. On fait le tour de la cathédrale. Changé mes plaques chez un photographe qui répare son atelier. On va voir ensuite les caves de la Rue Pommery. Il y en a 18 kilomètes et 14.000 ans de bouteilles. On repart pour Eperney. Un peu avant d'y arriver, un charretier se jette sous la voiture. On le croit mort, mais il n'a qu'une fracture du fémur. On lui fait un pansement d'urgence et on le ramène chez lui. On va à la recherche d'un médecin pour le soigner ensuite. On n'en trouve pas. On lui laisse nos adresses et on fera le nécessaire avec la compagnie d'assurances. On traverse Eperney. On commence les vendanges. On [cueille?] le vin rouge dans des paniers pour être apporté au pressoir et pressé en blanc. - Paniers de Moët et Chandon. On achète une bouteille de champagne et on va la boire en dinant un peu plus loin. On descend sur [Sczaunes?] où un bonhomme, grand chasseur de sangliers (1400?!), nous donne quelques tuyaux. On continue par Anglure sur Mery sur Seine et Troyes en bougeant la rive gauche de la Seine. Arrivés à Troyes à 5h1/2. Lavé et mis au frais. On va faire avec Perrier, le tour de la ville et de ses églises. Un persécuté nous tient la jambe et grogne sur tout, la république, l'Alsace etc. Incident d'un vélo qui va s'emboutir contre un auto belge et qui lui donne 36 francs pour sa bécane. Dîné à l'hôtel, bon mais cher (9 francs le dîner). Soir. Écrit et lu - au lit à 9h.