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1919 20 juin
- Jolis pots de thé, qu'on laisse, une fois bus. Dîners tout préparés, dans de jolies boîte en [buchielle?], 1 remplie de riz et l'autre de toutes espèces de mets indigènes. - On en prépare pour les Européens, dont on a appris à connaître les gouts. - On me regarde décidément beaucoup, dans les gares comme si j'étais signalé, comme aux Indes, en 1902 avec Pfannd et Wessely. On prête des savates, sur le bateau et dans les trains. Ca repose et on peu mettre ses pieds sur les banquettes, sans salir. 1res mouches, de + en + crampons ! Clochettes dans les gares, pour annoncer le départ comme il y a 40 ans chez nous. Vers le soir, le train, après avoir traversé une grande plaine de rizières, contourne de jolis groupes de Montagnes granitiques. Toujours grosses provisions de riz dans les parcs, dans des barrières barbelées. - Ca doit être pour l'armée japonaise; il est emballé dans des coussins de paille, et recouvert de grandes bâches. Champs en terrasses; digues, système compliqué d'irrigations, par étages. Bisses comme dans le Valais. Terrain raviné, par places, comme au Cachemire. A mesure qu'on monte, le riz est cultivé avec + de régularité, mais pas encore comme au Japon. Pays de carrioles, [portant ? pourtant?] pas d'ornières: tout le monde va à pied, [pourtant?] pas de bolchévistes. - On porte le fumier dans les champs comme les Valaisans, avec 1 sac double sur un bat, mais le mulet est remplacé par des boeufs. - 1 seul 1/2 wagon de 1re classe, W.R. et Slipping car. 1/2 wagon de 1re classe et le reste comme le Transibérien. Arrivé à Séoul ([Haudaïmand?]) à 9h50. On détache le W. lit et on porte mes bagages au seul compartiment de 1re qu'il y ait dans le train. Il y a quelques américains braillards et des Japonais tranquilles. Quelques mousmées qui donnent à manger à leurs éternels gosses. - Notre wagon va jusqu'à Moukden, mais, à Anthung, à la frontière chinoise, je redéménage dans le W. Lit. Couchette inférieure. 2 yen de plus. Dîné et goûté dans le W.R. Arrivé à Anthung à 9h20 (Heure Japonaise) et repartis à 9h20, heure Chinoise de la Côte orientale. Douane, simple formalité. On n'examine rien, pas même ma grosse valise, aux bagages. Envoyé une dépêche à Charles que je n'arriverai que dimanche matin. Écrit et comptes.