1919
23 avr.
faire une collective. Lu la mort de Philé de Pierre Loti. Après-midi. Steiner commence à trouver mauvaise, l'attitude de Montandon à son égard et réagit par l'inertie. Un peu dormi. On se prépare à aller dans la cale des bagages avec Montandon qui a le mal de mer et vomit copieusement. On finit par dénicher une partie des malles, mais pas la mienne. On y transpire ferme. Je suis maintenant bien vacciné contre le mal de mer et mange bien à chaque repas. Sorti de la cale à 4h et raté le thé. Pont supérieur. Causé avec Eig et St qui se trouve avoir fait bien des ascentions dans les Grisons, depuis Saint-Moritz. Bien dîné et bon café sucré. Montandon reste au lit. Il nous traduit le bulletin des nouvelles obtenues par la T.S.F. Montandon fait envoyer une dépêche au [Kenikerbocher?] Hotel pour y retenir une chambre à 2 lits. Soir. Causé avec un des officiers du bord. Écrit. Continué d'écrire à Madeleine. Iass jusqu'à 9h. Écrit. Continué d'écrire à Madeleine. Iass jusqu'à 9h. On danse sur le pont illuminé à [Gioncs?] par 2 grandes lampes de 500 bougies jusqu'à 11h. Lu au lit et comme toujours, vite endormi.
1919
24 avr.
Pluie intermittente. Baromètre baisse encore 758. Très brumeux.
Travaux domestiques. Levé à 7 1/4. Déjeuné. Changé mes plaques. Causé avec mes copains de natation, plongées, courses sous l'eau, caillous qu'on frappe sous l'eau, transmission rapide du son sous l'eau, ventres blancs des poissons, sauf ceux qui restent toujours au fond de l'eau. Puis des sentiments obsédants, être pris sous une barque qui touche presque le fond, d'un couloir de grotte où le corps passe tout juste, mottes qui lachent sous les pieds et vide au dessous, naufrager dans une mer pleine de requins, habiter de la vermine qui vous donne le typhus, ou les moustiques à malaria, naufrager chez les anthropophages, guerre et toutes ses horreurs, etc. etc., bref, sujets macabres qui commenceraient bien un livre, ou une conférence ! La mer est beaucoup + grise. On approche des bancs de Terre-Neuve. Il fait de nouveau très frais. Les soldats boxent toute la