1914
11 avr.
Pluie plus ou moins tout le jour, calme.
Travaux domestiques. Levé à 7h pour déjeuner. Ca va mieux. On reste sur le pont tout le matin à chercher la côte qu'on commence à voir depuis 9h. On suppute les heures d'arrivée, mais il n'y aura rien de fait pour attraper la correspondance pour l'Espagne aujourd'hui. Zut pour Pâques à Séville: on tâchera de voir celle de Tanger. On passe devant Ceuta à 10h. On devine Gibraltar mais la pluie et le brouillard empêchent d'en rien voir, comme de la côte d'Espagne en général. On dine à 11h et à midi on s'apprête à débarquer avec un voyageur en [vins?] de Champagne qui nous donne quelques tuyaux sur Tanger et débarqué à bon compte et sans se faire estamper, grâce à lui. On porte nos bagages après la douane qui se fait très bien et un droit de péage sur un ponton du chérif (25 [francs suisses?] par personne) à l'Hôtel du Lion d'Or qui n'a rien d'un palace à Anglais, mais a tout à fait la gueule indigène. Astiqué et un peu dormi pendant que Madeleine va faire un premier tour: je retourne ensuite avec elle traverser la ville indigène et faire un tour dans la campagne jusque près d'une station de [T.S.T.?] dont on entend le crépitement d'assez loin. Rentrés par les ruelles arabes, peintes en bleu: intérieurs juifs en fête. Madeleine écrit des cartes et je fais mon journal à l'Hôtel. Comptes. Diné avec notre Monsieur Fromentin; Madeleine va coucher et je vais faire un tour dans les ruelles avec Fromentin mais rien à voir, car c'est le samedi de Pâques. Été voir des danseuses espagnoles, bière puis couché à 11h. Lu - au lit, mais vite endormi.
1914
12 avr.
Pluie par averses et peu de soleil.
Travaux domestiques. Levé à 8h. Déjeuné. Été attendre une procession qui ne vient pas puis faire un tour aux [Soccos?]; marchandé et acheté un plateau de laiton ciselé. Fait ensuite un tour sur la plage et bu des absinthes avec Monsieur Fromentin. Diné à 1h. Bon dîner de Pâques. Après-midi. Café. Été faire quelques photos au marché puis sur la place et rentrés par la Kashba et le palais du bey et fini par l'institut Pasteur. Rentrés et changé plaques. Soir. On se décide, au café, à aller entendre Rigoletto de Verdi au ""Gran Théâtre Cervantes"". Places à 4 francs, beau monde, belles espagnoles. Notre Monsieur Fromentin fait au mélomane et boit beaucoup de bière ! Rentrés à minuit par les ruelles. Lu - au lit.