1905
12 juil.
Soir : écrit ; recopié ma lettre pour la Gazette mais je ne puis arriver à la finir. On travaille dans les machines toute la nuit de sorte qu'on dort mal sur le pont. On est souvent réveillé ! mais se repose quand même ; du reste pour l'ouvrage qu'on fait !
1905
13 juil.
Idem.
Vers 4h, on aperçoit les feux de Suez et à 6h on jette l'amare. On attend jusqu'à 8h1/2, l'arrivée de l'agent qui doit télégraphier à Marseille l'accident. On attend la réponse ; elle ne vient qu'à 11h du soir et pendant toute la journée en s'impatiente ; heureusement ça donne le temps de finir ma lettre et d'écrire à maman et Wasserfallen. Manille un peu gagné. Soir : au reçu de la dépêche, on nous propose de nous transborder sur un bateau anglais qui nous aménerait à Colombo ; d'autre part le capitaine et le mécanicien affirment qu'on peut marcher avec deux cylindres et faire 10 à 12 noeuds à l'heure. On serait le 26 à Bombay, tandis qu'en passant par Colombo on n'y arrive que le 26 et le 29 à Bombay. Donc pas d'hésitation ; nous restons sur le Dumbea. La fin de la journée se passe à aménager la machinerie, à enlever les pièces inutiles et mises hors d'usage momentanément. On rejoint une invitation à fêter le 14 juillet à Suez ; on ne sait pas encore ce qu'on fera, car on parle de repartir à 8 ou 10h du matin. Un peu mais mal dormi sur le pont à cause du chaüt.
1905
14 juil.
Idem.
Travaux domestiques. Levé à 4, chassé par les nettoyeurs et arroseurs du pont ; été dormir un moment en bas. On attend longuement des Messieurs qui n'arrive qu'à 10h. Je lui donne une dépêche pour Crowley qui me coûte 20 pour donné aussi ma correspondance. Pendant le déjeuner à 11h. On repart à assez bonne allure. La mer est comme de l'huile et il fait chaud, mais peu à peu la bise s'élève mais souffle au N. et marche avec nous ; ce n'est que quand elle est plus forte que le vitesse du navire qu'elle devient agréable. Après-midi : un peu dormi puis manille - gagné une fois ! Interruption pour le thé. Soir : causé et dormi sur le pont. Lu du Guy de Maupassant.
1905
15 juil.
Idem.
Travaux domestiques. Levé à 4 comme avant. Il fait très chaud dans les cabines à babord qui reçoit les premiers rayon du soleil.