1905
5 juil.
le maître d'hôtel qui nous met à deux par chambre. Ça ne va pas trop mal ; je suis avec Reymond. On commence à naviguler d'une place à l'autre d'un étage à l'autre. Fait mon journal. Ecrit.Soir : commencé à imiter Reymond aux choses de la mer. On soupe un peu tard pour voir le coucher du soleil ; on cause et on fume ; on se couche plus ou moins habillé sur le pont pour assister quoique de nuit au passage du détroit de Bonifacio. On en voit les feux vers minuit et on a passé à 3h. On s'endort dans les cabines ; pendant ce temps le bateau est en panne pendant une ou deux heures.
1905
6 juil.
Très beau. Chaud.
Travaux domestiques. Levé à 5h un peu après le coucher du soleil. Rien en vue ; seulement quelques bateaux à voile à l'horizon. La matinée se passe à lire en recherchant un peu de frais. A midi, on fait 339 miles ; peu après une seconde panne qui dure plus de 2h. Ça se gâte et on commence à marroner ; quelques fonctionnaires français se mettent à déblatérer sur tout et n'épargnent personne, surtout par leur patrie ; nous ne sommes que 10 personnes en seconde classe, 4 fonctionnaires allant Noumea, deux dames et quatre pékins dont un va vendre des autos à Bombay ; c'est un représentatnt de Clément & Dautard. Assisté à quelques parties d'échecs des dames qui jouent très mal du reste. Soir : on se prépare à passer la nuit sur le pont causé avec Reymond et Pache. Vu les premiers phosphorescences. Fait un peu d'astronomie. Assez bien dormi.
1905
7 juil.
Idem.
Travaux domestiques. Levé à 4h. Bain ; beau lever de soleil mais pas de rayon vert ; on est au milieu des [Sipari?]. On se recouche jusqu'au moment du lavage du pont qui dérange tout le monde ; on va faire un peu de toilette puis lu tout le matin. Après-midi : fait des manilles aux enchères ; un peu perdu. Après la forêt (on n'a fait que 279 miles) nouvelle panne qui dure jusqu'à 6h1/2. On nous a supprimé un repas. Ecrit. Le bateau file maintenant bon train et on entrevoit l'espoir de rattrapper [rattraper] un peu de temps perdu. Soir : causé avec mes amis. On est en pleine mer. On étudie les étoiles ; couché sur le pont peu après le thé de 9h.