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1905 19 août
Une longue moraine latérale, en partie éboulie, grand nombre de lacets où Righi perd patience derrière de mauvais coolies et me laisse seul à l'arrière-garde ; avec Salama et Subana : il y a trois coolies dont un est malade et les deux autres, des gens plus important, que des coolies qui restent beaucoup en arrière. Je passe mon temps à écrire un peu et longuement. Pendant ce temps le brouillard s'approche et s'éloigne tour à tour et ce soir je saurai à quoi m'en tenir au sujet de la pluie, mais ce serait un singulier miracle d'avoir enfin un jour sans pluie ! Passé vers un petit lac latéral de moraine, longue halte. Mes Cachemiriens sont se cachés pour manger. Ecrit.Peu après l'inévitable pluie recommence {11 1/2h} et ne cesse plus jusqu'à 7 du soir. On passe près d'une dizaine de lacs qui auaient été biens jolis si le brouillard avait laissé voir les belles parois qui les dominent et les cadres qui y tombent, trois hommes marchent spécialement mal et je les attends jusqu'à 3h. A la fin, je donne l'ordre de laisser leurs charges avec les 25 autres que Pache a laissées au lac supérieur et d'en prendre de plus petites. On monte au col de Tschumbad-J {17.200} par des lacets assez raides. Un homme s'est sauvé et laissé la moitié de la charge au bord du sentier ; on le retrouve blotti sous un bloc ; il crevait de froid. On le secoue et il finit par rattrapper [rattraper] et dépasser les autres. Je n'arrive au col qu'à 5 1/2. Deux photos. Anéroïde 17'200 ! Redescendu encore bien heureusement comme à un plateau où les hommes de White se sont blottis sous les blocs. Continué avec Subana et un tshukidar. Au camp que Pache a choisi plus bas et plus près du col que nous passerons demain. Mais il fait bientôt nuit noire et j'allume la lanterne que j'avais heureusement prise avec moi, prévoyant ce qu'allait se passer. 1/2h avant le camp des hommes viennent à notre rencontre.Après Reymond avec d'autres de sorte que