1905
20 juil.
Reymond m'apporte sur le pont un peu de dessert. J'y reste jusqu'à 10h puis vais coucher dans la cabine malgré la chaleur pénible. Mal dormi, réveillé à chaque instant peu un paquet de mer contre les sabords. Beaucoup de rêves très courts.
1905
21 juil.
Couvert. Mousson.
Resté au lit toute la journée. La mer est toujours plus mauvaise ; on embarque souvent de l'eau. Rien mangé ; sauf quelques bribes le soir. Fait quand même ma manille jusqu'à 10h. Couché dans la cabine, toujours mal dormi.
1905
22 juil.
Idem. Levé à h. Déjeuner. Passé la matinée sur le pont. Formidable roulis d'autan plus pénible qu'à 8h. Une nouvelle panne qui dure jusqu'à 6h du soir nous met de bien mauvais humeur. On s'en console en faisant une vaste manille, où pour la 5ème fois je gagne 11frs. Pu déjeuner et même assez bien dîné. Soir : encore manille jusqu'à 10h. Un paquet de mer nous chasse et nous fait finir et vite. Soir : mal dormi dans la cabine.
1905
23 juil.
idem. Pluie par moment.
Travaux domestiques. Levé à 6 1/2. Déjeuner. On passe tout la matinée à faire des couplets sur l'air du père du Panloup où on arrange plus ou moins bien la Dumbea et sa machine. Après-midi : manille reperdu, après le thé de 4h. Causé avec mes camarades et écrit. Il reste 427 miles ; on risque d'arriver à Bombay, lundi à 10h du soir mais il ne faut jurer de rien. Refait des manilles et ça finit par s'équilibrer. Soir : la mer ne s'améliore pas au contraire, mais l'appétit n'en souffre puis. Soir : causé et couché sur le pont et bien dormi pour la première fois depuis bien des jours.
1905
24 juil.
Couvert. Plus ou moins sale temps. Fortes carres en arrivant à la côte.
Travaux domestiques. Levé à 6h. Bain de pied. Encore dormi un peu sur le pont. Fini les couplets de la Dumbea avec Monsieur Bardoh ; causé jusqu'à 10 1/2. Après-midi : on supporte les miles qui restent à faire. A midi, il en reste 140 ; on arrivera donc vers 11h. Manilles pour passer le temps ; fini par gagner 15 cts !