1905
18 juil.
moment la terre de vue avant Aden. Un cargo nous rattrappe [rattrape]. Mer toujours idéale. Ecrit. Vers midi, on revoit les premiers montagnes avant Aden ; découpées en roches éruptives. Enfin à 3h. On aperçoit les sommets au-dessus d'Aden à 4h. On jette l'ancre dans le port au moment où la mer commençait à se gâter. Curieuses stratéfications des sommets les plus élevés et pourtant Aden est bien bâti sur la lave. Nombreux vendeurs en petites barques : quelques négrillons aux cheveux teints au henné et aux dents magnifiques attirent les regards. Fait quelques photos, grouillement des charbonniers.A 5h, descendu à terre avec les français et Charles Ad. On se met en route pour aller voir la ville indigène, mais Charles Ad. trouve que c'est trop loin et on revient sur ses pas au port et on dîne à l'Hôtel de l'Univers. Bon dîner, mais les Français n'en finissent pas, surtout pas du W. et S.Sa. Soir : remonté à bord à 8 1/2h. Mais la bateau ne partira qu'à 4 1/2 demain matin. On s'apprête à passer une nuit pénible dans la poussière du charbon, la chaleur étouffant d'Aden et le manque de brise. On dort sur le pont, mais mal.
1905
19 juil.
Plus ou moins couvert. Soir : 13.02 N ; 44.15 E ; 99 miles de 4h du matin à midi. Reste 155.
A 4h, on démarre et on file bon train en prenant la mer très au large. Elle devient aussitôt agitée mais c'est encore supportable. Beaucoup de dauphins et de sauterelles exercées. Un peu dormi et rattrappé [rattrapé?] le sommeil de la nuit. Après-midi : lu, dormi, manille de 3-4 et de 4 1/2 à 6, perdu. Soir : couché tôt et bien dormi malgré la mer de plus en plus mauvaise. Décidément la mousson n'est pas un mythe. Avec ça, un navire peu chargé et filent [file] lentement et péniblement. Les 300 noeuds par jour.
1905
20 juil.
Plus ou moins couvert mais beaucoup de lumière quand idem.
Travaux domestiques. Levé à 7h. On lave le pont plus tard que d'habitude ce qui permet d'un peu mieux dormir. Ecrit. On est étendu ; la mer continue à se gâter mais ça reste encore dans la limite du supportable. Nos fonctionnaires continuent à déblatérer sur leurs supérieurs et envient des fonctions d'[avancement?]. Peu de chose en dehors. Au déjeuner de 10 1/2 qui continue à brasser joliment, me pouce à sortir au milieu et je préfère aller me coucher que de rendre mon poisson aux poissons et mettre du coeur sur le carreau. Après-midi : il n'y a rien de fait sur la manille. Resté couché toute la journée.