1903
17 sept.
mes baisers, elle résiste toujours et nous nous séparons bien tristes l'un et l'autre ; elle va dormi un moment pendant que je finis mes adresses et que j'écris à Horni, St-Plet, Daguet, Verdan, Fritz, Henzy, Rieckel, Vittoz, Fankhauser et cousine Decrue. Un peu avant souper ma bien-aimée revient enfin avec des sentiments un peu modifiés et quelques peu améliorés ; mais persistera-t-elle maintenant dans cette meilleure direction ou suis-je menacée de nouvelles alarmes. Son bon coeur ne peut laisser jaillir des larmes de ses yeux pour jouer une comédie que malgré moi je ne puis soupçonner de sa part. On cause encore un peu mais nous sommes fréquemments interrompus et à 6h. Arrive cousin Edouard qui soupe à la hâte et part pour Valentigny. Soir : causé au salon cousine Cécile me fait lire le journal qu'elle a fait pour chacune de ses enfants, dans leur bas âge ; après cette lecture Mady revient à moi et me promet de ne plus recommencer des scènes du genre de celle de ce matin. C'est mon voeu le plus sincère, car je ne sais si je pourrais résister longtemps et je préfèrerais encore être dans l'Himalaya, quitte à y rester, si plus rien ne m'attirait - ensuite de nouveau en Europe.... . Repris le train accompagné d'Alex. Aux Verrières, nettoyé mes clichés et copiée deux fois les plus jolis de la série. Ecrit et lu - au lit à 11h.
1903
18 sept.
Plus ou moins beau. Baromètre bien. Bise.
Travaux domestiques. Levé à 7h. Développé deux douzaine de copies, lavé et baissé. Ecrit à Knowles, Crowley et oncle Favre pour leur annoncer mes fiançailles et proposer en idem temps aux anglais de contribuer aux frais de la carte et des [phototypies?]. Séché photos. Train pour Couvert. Après-midi : dîné et fini encore quelques adresses nous restons seuls un moment Madeleine et moi et enfin, date mémorable et bienheureuse, après bien des hésitations et des [réticuses?] se donne entièrement à moi comme je m'étais offert entièrement à elle. Je ne me fais toutefois pas encore d'illusion, je me contente de cette promesse confiant dans l'avenir et souhaitant de tout mon coeur que ce commencement de bonheur ne passe que continuer en augmentant. Des visites viennent nous interrompre et noces commençons à en subi la corvée. Jusqu'à présent ce ne sont encore que des personnes sympathiques ; les Berger-