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1902 21 oct.
je m'habille et monte sur le pont ; on va justement le laver ; je me perche sur un banc pendant qu'on asperge dessous ; dormi un moment mais réveillé tout en nage ; cherché un coin plus à l'air et mieux dormi. Matelot aspergé tout habillé ; il n'est pas plus à plaindre que d'autres, mais c'est une sale farce quand on dort.
1902 22 oct.
Très (trop) beau, très chaud. Une des plus chaudes de la traversée. Réveillé à la pointe du jour ; on est en face des îles Farsan où sont plusieurs forts et où les Allemands doivent avoir leur dépôt de charbon ; entendez : relai et un pied sur l'Arabie etc. etc. ! Ilots rocheux toujours sans végétation ; on croise beaucoup de navires aujourd'hui ; transport de pétrole, cargo, steamers ; navires hollandais revenant de Java etc. Ce navire à notre droite reste presque toute la journée à notre droite et marche à notre allure. Après-midi : un peu dormi. Musique à 4h. Bu une bouteille de bière. Ecrit un peu pour la Gazette. Ecrit. Beaucoup de requins se jouent dans les sillages du navires ; d'autres troupes de poissons sont poursuivis sous l'eau et dessus par les mouettes. Requins qui tournent le blanc et tournent quelquesfois complètement sous l'eau ; d'autres piquent une tête d'affreux plats-ventre qui ont l'air de les réjouir, car un bon bain n'empêche pas de recommencer ! Ecrit. Soir : impossible de dormi dans les cabines, on y étouffe et transpire sans répit. Couché sur le pont où c'est un peu plus agréable. Pendant la nuit une bande de requins se joue à la proue de navire, faisant beacoup de chaüt avec les ventres et les têtes qu'ils piquent ; ils font des traînées lumineuses sous l'eau, par les milliers de polypes qu'ils dérangent et deviennent de ce fait sitôt lumineux. Assez bien dormi.
1902 23 oct.
Un peu de brise l'après-midi et le soir. Réveillé par le lavage du pont qui pour la première fois n'a lieu que le matin. Il fait d'abord assez chaud dans la matinée, calme plat, mer parfaîtement unie. Pas de requins. Notre courrier hollandais est toujours en vue mais perd un peu de terrain sur nous ; cependant on voit encore ses feux pendant la nuit. Vers midi se lève, un bonne brise qui augmente d'immensité dans la soirée, mais est bien agréable malgré sa force. Après-midi : fini mon article pour la Gazette. Un peu sommeillé. Soir : resté à la bise à l'avant du navire jusqu'à ce qu'elle devient trop fraîche. Eté dormi dans la cabine, mais j'ai beaucoup de peine à m'endormi, transpirant partout et surtout à l'endroit où un membre touche une partie du corps ou les parties élevées reposant sur le matelas. Beaucoup d'insectes