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1902 20 oct.
Beau. Soir : quelques éclairs. Travaux domestiques. Levé à 7h. Déjeuner. Ecrit et lu. Ecrit au Docteur Ferrari à Turin au bureau de poste du Caire et au Dr. Hégé. Vu une grande bande de requins qui évoluent autour du navire ; il fait très chaud et il n'y a pas beaucoup d'air. Lu. Un peu sommeillé. Après-midi : il reste 250 miles jusqu'à Aden ; on y arrivera demain matin à 6h. Pas de nuages au ciel et mer très calme. Commencé un petit bout d'article pour la Gazette. Fait quelques combinaisons de chiffres et appris à faire mes carrés magiques. Soir : fumé un cigare sur le pont à la bise, en suivant les éclairs à l'horizon et ceux des polypes et méduses autour du navire. Couché à 8h. Il fait bien chaud et les cabines.
1902 21 oct.
Beau, chaud. Travaux domestiques. Levé à 6h. On est en face d'Aden, mais on n'entre pas dans le port. Peu de bruit; les grues à vapeur ne travaillent pas ; on monte bout à bras dans les soutes aux marchandises. Notre pont reste couvert. Marchands de plumes d'autruches, pas belles et bricoles ; tout très chères. Rien acheté. Examiné la côte à la lunette. Aden est tant nu, sans verdure ; mosquées ; habitations au haut des rochers à pic. Peu de navires dans le port, un du Lloyd autrichien qui part quand nous arrivons. Presqu'île et îlots de rochers et de sable. Mer excellente. On repart à 11h. Bonne bise. Ecrit. Après-midi : dans l'après-midi la brise tombe et il fait bien chaud sur le pont, malgré la tente qui devrait être double et le pont qu'on devrait laver dans le milieu de la journée au lieu du soir ou de la nuit. Une bande de requins joue autour du navire ; un entr'autres s'amuse à précéder la proie en piquant des têtes de temps à autre ; beaucoup d'oiseaux de mer, genre mouettes brunes sur le dos et blanches dessous ; beaucoup de poissons volants ; une grosse tortue etc. etc. Vers 6h, on est en vue de Perim qu'on croise vers 7h l'Est de deux phares tournant 3/4 minutes éclair ; un plus bas à 2 éclipses courbes toutes les 10 minutes. Ecrit peu de choses pour la Gazette ; il fait trop chaud. Soir : resté longtemps sur le pont à chercher un peu d'air ; c'est difficile, car on marche avec le vent. La fumée tombe sur le pont. Croisé plusieurs navires dont un fait un joli effet, avec toutes ses lumières, aux mats, aux crêtes rouge à gauche, verte à droite. Il marche dans le idem sens que nous mais beaucoup plus lentement de sorte qu'on l'a longtemps sous les yeux. Vers 8 1/2, essayé d'aller coucher mais il est impossible de dormi ; quoiqu'un tout le corps transpire, on s'essuye complètement mais deux minutes après c'est à recommencer. Au bout d'1 1/2h, de métier