1902
17 oct.
sens beaucoup mieux, mais encore bien faible, mais moins d'éblouissement et les repas que je voyais venir avec appréhension me souriant déjà d'avantage. Lu et toujours beaucoup sommeillé, sans cependant beaucoup dormir. Soir : couché dans ma cabine ; toujours beaucoup de peine à m'endormir et souvent réveillé ; rêves toujours vifs et presque aussi intenses que la réalité.
1902
18 oct.
Plus ou moins beau le soir. Pluie.
Travaux domestiques. Levé à 6h comme toujours. Mon artiste racommode sa chaise longue et une fois à son aise, on cause longuement. Il me prête des Fliegende Blätter. Il y a avec nous beaucoup de soldats allemands rentrant au pays et paraissant malades. Tout le monde joue beaucoup au "pocker". Après-midi et soir : plus et soir. Plus de fièvre de tout. Couché de ma cabine un peu mieux dormi, mais c'est loint d'être encore l'idéal.
1902
19 oct.
Beau. Chaud. Soir : bonne bise.
Réveillé par la musique qui jour deux cantiques. Belle idée que je n'ai retrouvé encore sur aucun autre navire. Ecrit mon journal vieux d'une semaine. On a en vue une île ou une pointe de continent. D'après ma carte et si le bateau marche droit sur Aden, ce devrait être le cap Gardafin mais sur la carte de bord, le drapeau indiquant la position du navire est au Nord de Sokotora [Socotra?]. D'après les latitudes et longitudes indiquées chaque jour à midi elles sont pour aujourd'hui 54°E et 12°N. ce qui indiquerait Gardefin. Bref c'est une terre montagneuse où il n'y a que pierres et sables brillants de la neige qui on donne l'illusion. Surtout sur les arrêtes où il y on a autant qu'au bord de la mer. On suit cette côte toute la journée et jusqu'au soir. Pas de phare. Lu un peu. Plus de fièvre ; je sens les forces revenir. Fait le compte des jours qui restent jusqu'à Gênes. Si le navire ne se rattrape pas en route nous n'arriverons que le 29 ou le 30. S'il ne flemme pas trop dans les ports, il peut gagner un jour. On verra. Soir : la mer recommencé à redevenir phosphorescente, par les petits polypes phosphorescents plus ou moins microscopiques au milieu desquels se trouve parfois une grosse méduse qui fait un gros soleil au milieu des étoiles en les éteignant. A 8h, lever de la lune; descendu dans ma cabine tôt après. Il y a grande représentation pour les amateurs de notre classe. C'est du gros sel qui leur suffit. Couché et assez vite endormi malgré la chaüt.