1902
31 août
sous les sapins ou pins et au pied des rochers. Beaucoup de pâturages non fauchés, on met le foin en tas comme des trésors pour le faire sécher mais on est loin de tout faucher, les pâturages sont beaucoup trop grands pour le peu de bétail qu'il y a - là quelques dromadaires dans les près ; grandes caravanes de chevaux et yaks et buffles, transportant les colis à Gilgit, premières forêts de pins et sapins et les troncs très élevés et bien droits, sur la rive gauche, de la rivière ; pont sur la droite. La route toujours très fort au-dessus de la rivière passe devant le Dak Bungalow de Paswari qui apparait dans une combe, au moment seul où on y arrive et disparaît aussitôt après qu'on l'a dépasse, toute la vallée ressemble beaucoup au Simmenthal. Le Dack-Bungalow est formé de deux bâtiments, un pour les Européens, un pour la cuisine et les indigènes. Thé puis bain de pieds et lavé. Fait un bout de lessive, puis écrit à Cavin, maman, Fankhauser et Beauclair, parce que demain on rencontre un bureau de poste, et ça ira plus vite que d'attendre d'envoyer ce qu'on a écrit le long de la route à Srinagar. Soir : Crowley, en jouant aux échecs [a] découvert que mon sac est plein d'eau d'un bouteillon que Soorfras a rempli et mal bouché ; vidé et séché son contenu , mon révolver est tout mouillé ; je le démonte complètement, l'essuye et le graisse à fond. Soir : lu - au lit à 8h.
1902
1 sept.
Très beau et chaud. Après-midi : un peu couvert.
Travaux domestiques. Levé à 7h après un tschoter Hazri à 6h. Pris 20 gouttes de laudanum. Le lambadar de l'endroit (le village est à 1/4 d'heure au-dessus de nous) cherche à nous carotter et sans gêne nous demande encore des backsiches ; Crowley lui fait un billet en conséquence. Vu l'Anglais auquel je donne aussi du laudanum et parti à 8h. Crowley, 20 minutes après, chevauche lentement à la fraîcheur et sous les pins et sapins, les premiers de ce côté droit de la vallée. Passé en vue de petits villages, aux chalets ressemblant beaucoup à ceux du Valais, certains paysages ressemblant beaucoup à la Croix de Javerne ou au Grand Muveran. On traverse deux fois la rivière sur des ponts en bois bien faits et solides, joli trajet en corniche, avec une corniche en bois jusqu'à pont.