1902
9 août
qu'un peintre est dans la région, mais qu'il n'a guère envie de venir jusqu'ici. Salamaz est assuré maintenant de retrouver nos affaires à Askoley ,nos hommes ont déjà mangé tous leurs Tschepatis. Cuisiné avec Eckenstein puis fait le thé et rentré sous ma tente où je lis, un peu écrit. Continué d'écrire à maman. Il tombe quelques pierres de la moraine près de ma tente, mais sans l'atteindre.
1902
10 août
Couvert. Quelques gouttes de pluie dans la nuit soleil intermittente +2 +30 dans la journée. Petite tempête de sable. Soir : couvert.
Travaux domestiques. Levé à 5 1/2 pour faire le déjeuner puis levé le camp et parti à 7h1/2 pour Ghoré le deuxième camp ; parti un des derniers, mais bientôt rattrapé tout le monde, avec Soorfras qui porte mon sac et un nanca qui porte une tente ; traversé le plus mauvais bout du Baltoro, sa jonction avec le Gungersband glacier. Ce n'est que de la moraine d'un bout à l'autre et beaucoup de crevasses qu'on contourne en perdant passablement de temps. Enfin, pour finir pris les pentes de la montagnes pendant 1/2 h et arrivé au camp à 10h20. Le nanka y est déjà avec sa tente ; il est resté sur le glacier jusqu'au bout, Mohemdu y arrive peu après avec une kilta. Ce flemmard dans la vallée va comme un chat maigre sur le glacier. Les premiers coolies arrivent à 11h, les derniers vers 1h, un peu avant Crowley qui tire toujours l'aile. Fait la cuisine, puis été me laver dans l'eau pas trop froide mais bien chargée. Passé une partie de l'après-midi couché, j'ai mal au cou et de la peine à respirer quand je commence à m'endormir. Continué d'écrire à maman. Soir : fait du thé. Ecrit. Une petit tempête de sable, comme à notre passage en montant puis de nouveau plus ou moins clair, mais dans la soirée le ciel se recouvre et dans la nuit il pleut passablement au point que les tentes se mettent à suinter ; ces tentes de Whymper ne sont pas meilleures qu'on peut le croire ; au bout d'assez peu de temps, elles ne sont plus étanches, surtout s'il y a un peu de traction ou de pression. Elles se sâlissent en outre assez vite et conservent les odeurs (de Baltis) indéfiniment. Soir : couché à 7 1/2 , et bien dormi. Le lac de Ghore enfle démesurément et chasse idem les Baltis de leur birdonas