1902
5 août
Moins 5,6. Couvert. Soir : neige et couvert. Soir : un peu de neige.
Levé un moment vers 8h puis recouché tôt après et resté couché toute la journée à lire mes nombreuses lettres et journaux. Nous restons ici à attendre que le tas que nous avons trié au Camp X nous ait rejoint et j'en profite pour finir de [gérer?] ma grippe et mon angine ce qui va assez rapidement. Pendant la journée un peu de soleil avait fait espérer que le beau s'établirait mais dans la soirée la neige se remet à tomber de plus belle et coupe tout espérer d'ascension. Laissé Crowely cuisiner. Réchauffé un Silestkroter. Un peu dormi l'après-midi. Soir écrit en préparent le souper càd le thé car on ne se met pas en frais de cuisine n'étant pas encore très bien je ne fais pas de zèle et mes copains, grands amateurs d'ouvrage et en font à peine le strict nécessaire pour eux et naturellement rien pour les autres.
1902
6 août
Moins 6,7 et 35. Beau. Soir : très beau, vent d'Ouest faible quelques nuages qui se dissipe dans la journée.
Travaux domestiques. Levé à 8h après avoir fait le thé, Crowley a la flemme et fait le malade. Après déjeuner, peu avant de partir demandé à Eckenstein de rester deux jours au camp IX et d'essayer au moins une tentative sérieuse d'ascension avec Malames, Mélik et Soorfras ! Il n'en vent pas entendre parler et Knowles suis son chef de file. Ainsi c'est décidé ! Après deux mois de privations sur le Baltoro et le Golden Austen glacier, après avoir enduré froid et chaud, soif, privation d'aliment frais, après être monté à 22.000 et avoir prouvé qu'on pourait monter encore et tant sans en souffrir, à condition d'aller lentement, après un voyage de 6 mois dont plus de 100 jours à pied de Srinagar après avoir dépensé plus de 50.000 francs ce qui serait humainement possible pour la réussite du but de l'expédition ; après 6 semaines de mauvais temps presque ininterrompu, quand le beau temps paraissait vouloir se remettre de la partie et promettait au moins quelques jours de beau, quand enfin il se présente quelqu'[un?] pour donner à l'expédition la consécration de son but, un non brutal, bête, sans raisons plausibles, on eut dit un caprice, à peine dissimulé derrière une politesse banale