1902
4 août
Au camp X où on n'arrive qu'après 4 heures de marche, on reste 1/2h à trier les kiltas pour en sortir le sucre, le lait, le sel et quelques autres articles indispensables pour le reste du voyage ; puis on fait un tas d'une douzaine de kiltas carrées qu'on ira chercher demain. Repartis à 3 1/2 pour le camp IX ; il n'y a presque plus de neige sur le glacier, mais beaucoup de petits lacs rempli de [--okonite?]. Arrivés vers 6h, au camp IX où les premiers coolies arrivent peu après avec tentes et valises. On dresse les tentes sur le névé entre le glacier en larme et la moraine et je me couche bientôt. Eckentsein n'arrive qu'une bonne 1/2h après assez fatigué, on ne sait trop pourquoi, le K2 est découvert du haut en bas et [gens?] à sale choléra à Askoley il est assez préférable qu'on serait resté quelques temps ici. Laissé Crowley. Cuisiné, mon inflammation encore me tourmente beaucoup et me donne l'impression que je vais souvent étouffer. En arrivant au camp, trouvé trois coolies avec quelques provisions et le Dack de la poste. Chacun reçoit beaucoup de choses, mais je crois que c'est moi qui ai la plus grosse part. Outre les journaux de Mlle Reitzel et de Marc ; il y a deux lettres de maman, Marc et Joseph, une de Vaucher, une de Wassmer, une de Marchand, une de Hänni, une de Bauer, une de Lenoir, 2 du cousin Bovet avec un chèque sur la Banque de Penjabe à Srinagar, une de Madeleine Bovet, une carte de Fankhauser, une de Horni, une de Madame Jeanine Fisher. Comme je ne suis pas très [vig--?] ce soir, je remets la lecture des principales lettres à demain, et essaye de m'endormir, mais n'y parviens pas. Je passe de plus grande partie de la nuit à me retourner et à chercher mon souffle, à escompter le plaisir que j'aurai à lire mes lettres et nouvelles du pays ; car à mesure que s'alignent les jour dont on est loin du pays, on s'intéresse toujours plus à ce qui s'y passe. Evénements politiques généraux ou locaux, fêtes suisses, très spécialement puis à telle date, tel évènement doit avoir eu lieu l'on est naturellement en pensée avec tous.