1902
23 juil.
Je commençais par essayer de le hisser, mais la corde de Srinagar, mauvaise s'usait en frottant sur la glace et, craignant de la voir se rompe, je laissai descendre mon homme jusqu'au fond de la crevasse, là il se décorda, enleva la valise et j'essayai de le remonter en passant de l'autre côté de la crevasse, mais là encore, je ne pus le sortir, il était [arnaché?] dans le fond de la crevasse qui se rétrécissait et l'enserrait fortement ; en outre, elle ne descendait pas directement, mais obliquement et se recourbait de façon à ne plus me permettre de voir mon homme. . Je pus cependant le remonter de manière à le voir de nouveau, mais pas moyen de le remonter plus haut ; je fixai donc la corde à son bâton, lui passai mon paletôt et en toute hâte (1h25), je remontai au camp X chercher du secours. J'arrivai au camp à 10 1/4h après être resté plus de 3/4 d'heure vers la crevasse. Eckenstein, Crowley et 3 Baltis descendirent le chercher, mais une fois le Balti dehors, il affirma que tout était sorti de la crevasse et personne ne songea à ma valise ! Ils reviennent vers 2h et Eckenstein et Crowley vers 3 1/2 assez fatigués mais sans valise ! Je dus donc m'improviser une couchette pour cette nuit avec une kilta démantibulée ; Salamaz me prêta une couverture, Knowles un sac de plumes, et avec mes habits je finis par me faire un lit assez potable. Joué échecs avec Knowles d'abord en les attendant puis avec Eckenstein une fois de retour et reposé. Fait le dîner puis couché à 8h, assez vite endormi. Knowles et Crowley voulaient aller tenter l'ascension du pic rocheux du fond de la vallée et qu'ils appelaient Pic de Consolation, mais le mauvais temps qui se préparait les détourna de ce projet et je retrouvai tout le monde au camp à mon retour.