1902
22 juil.
fait rapido, quand mes mains sont refroidies par l'inaction je n'ai qu'à les élever pour les réchauffer. Vite endormi.
1902
23 juil.
Couvert. Brouillard, grésil puis nagé. Plus ou moins sale temps. +3°. Camp IX.
Travaux domestiques. Levé à 5h-1/4. Cuit un selbstkocher puis recellé. Mon Balti, Hassan, roulé la tente et la valise et faites à 5 1/2h pour le camp X. La neige, ou du moins, le peu qu'il eut resté est très bonne jusqu'à ce camp, mais le bouillard nous gène beaucoup, sans pendre précisément la direction, on s'éloigne souvent du chemin le plus court et le meilleur, on tire beaucoup à droite. Les skys du traîneau de Pfannl puis ceux de Wessely abandonnés nous servent sérieusement de point de repère, mais une fois dépassés, on tire de nouveau trop à droite et l'on arrive au-dessus du camp X sans l'avoir vu ; heureusement une éclaircie permet à Hassan d'apercevoir les kiltas et on s'y rend, cuit un selbstkocher en grelottant, puis reparti (7h-7 1/2) après avoir pris une corde de Srinagar à une kilta pour nous encorder. Je marche devant en en sondant les crevasses, elles sont mauvaises aujourd'hui, la neige à beaucoup fondu, de sorte qu'on est souvent sur la glace et il n'y a de neige que comme pont de crevasses. Deux lacs se sont formés depuis 15 jours, un entre le glacier qui vient du Broad Peak et le nôtre et un au bas de séracs et grandes crevasses, entre les deux camps. Ces deux lacs sont à peu près vis-à-vis l'un de l'autre au idem niveau. A peine, l'avions-nous dépassé que mon Balti tombe dans une crevasse de plus de 10 m de profondeur ; il tenait notre corde enroulée en partie dans la main gauche et détendu qu'elle devait être ne l'a plus été au moment de sa chute, il est tombé à pic sans que j'aie eu le temps de ne pas le laisser descendre profondément ; à ce moment j'étais justement au-dessus d'une crevasse très rapprochée de la sienne et en voulant me fixer pour le retenir, mon piolet enfoncé dans la pente heureusement assez solide.