1902
4 juil.
restons calfeutrés dans notre tente dont personne ne sort de toute la journée sauf pour faire les repas. Echecs avec Knowles et tarot le soir. En faisant, le repas je profite de manger dans la tente de la cuisine ce qui a le double avantage de simplifier le service et de manger à ma guise et au chaud car c'est encore dans cette tente qu'on est le mieux par de pareils temps. Comme on est resté toute la journée inactifs on n'a guère sommeil le soir et prolonge la soirée assez tard, jusqu'à ce que le froid nous fasse réintégrer chacun sa tente vers 8 heures.
1902
5 juil.
Toujours sale temps. +2 -9,5
Matin. Levé à 11h mais sans sortir de la tente, on attend toute la matinée que Crowley nous envoie le déjeuner mais en vain, on joue aux échecs avec Knowles qui a aussi mal dormi que moi et qui ayant tourné son sac-lit se trouve avoir les reins un peu endoloris. Ecrit. On se compare volontiers à Nansen dans les glaciers du pôle Nord, de fait, ils ne devaient pas être moins confortablement que nous depuis que nous sommes si maigrement abrités par les tentes qui ne peuvent être fermées hermétiquement avec un pareil vent. Vers 1h, arrive la poste. Pour mon compte, je reçois une carte de Muser, de Riezel et une lettre et des journaux de Mlle de Reitzel. J'ai à lire pour un moment et de fait je m'en donne pour toute l'après-midi au risque d'attraper des courbatures et des rhumatismes dans notre tente de plus en plus pleine de neige et d'eau. Tout le reste de la journée, il fait d'ailleurs un temps déplorable, on grelotte dans la tente en découvrant les nouvelles d'Europe : catastrophe de Saint-Pierre en Martinique et St-Vincent. Affaire Humbert, mort du Dr Secrétan, santé de la reine Wilhelmine. Tout est matière à discussion. Tout est matière à discussions. Fait le dîner, soupé dans la tente de la cuisine malgré un froid aux pieds peu ordinaire. Eux toujours dans notre tente. Egoïsme de Crowley qui