1902
2 mai
pour passer un bloc à pic ; fait quelques photos. On continue l'extrémité des Shrutain, Nag. gorge de plus en plus belles nouvelles échappées sur les contreforts du Basmaï, montagnes granitiques abruptes et couverts de glaciers. Enormes couloirs d'avalanches. Passé à Thajroas, où un porteur se plaint d'avoir reçu des coups ; procès-verbal. Nos savates ne sont plus si commodes, quand le terrain devient mouillé. La vallée s'élargit et forme un plateau de 3km de long sur 1 de large où la rivière s'est creusé un lit en contrebas de l'alluvion du plateau qui est devenu comme du poudding, jolies formations en surplomb découpées par l'eau. On atteint avec le plateau les 3èmes plaques remonait à 600m plus haut. Un chasseur nous rattrappe [rattrape] et passe sans saluer. Arrivés à Sonamarg à 1h. Commencé illico à faire des pansements et des drogues et j'en ai pour la moitié de l'après-midi. Eté faire quelques photos sur un joli éperon calcaire entre deux autres granitiques, d'où la vue s'étend très loin trouvé des edelweiss en fleurs. Sonarmarg n'est qu'un groupe de 10 à 12 chalets avec un bureau de poste et une station météorologique. Cinq thermomètres, 2 minimum et 1 max, 1 air sec, 1 air humide, 1 anémomètre, 1 girouette et un beau baromètre fortin que le gardien s'entête à appeler anéroïde, il a un ténia qu'on lui fera passer en une séance. Thé. Nouveaux malades jusqu'à la tombée de la nuit ; arraché une dent et écrit à maman une carte au crayon à la tombée de la nuit ; je n'ai plus le temps de faire mon journal, changé mes plaques dans mon écurie ; ça ne va pas mal derrière ma couverture. Soir : couché à 8h en plein air ; il fait assez froid.
1902
3 mai
Très beau. Bise.
Travaux domestiques. Levé à 5h ; bien dormi malgré le froid. Wessely et Pfannl partent en reconnaissance du col à 4h. Déjeuner. Vu un malade. Parti avec les premiers coolies à 7h pour les Baltal pour un long plateau peu incliné où le sentier court traces d'énormes éboulis, les uns avec quelques végétations, et quelques fois de beaux arbres,