1902
7 juin
la hauteur angulaire. On redescend peu après au bord de la rivière et 10 minutes après on arrive au parao, nommé Payu, non marquée sur la carte et dans une situation délicieuse. Au pied d'une vieille petite plaine, plantée de nombreux saules, dont la verdure commence à sortir et fournit une ombre déjà très appréciable dans le milieu de la journée. Plusieurs sources d'eau pure et fraîche arrosent la petite plaine et notamment une dans le lit même de la rivière sourd en face d'un rocher qui intercepte la route et force à traverser la rivière à gué. Nos cuisiniers sont trop paresseux pour aller jusqu'à la source préfèrèrent nous cuisiner avec l'eau trouble de la rivière. On les remet à l'ordre. Je vais inspecter les autres sources et on trouve une un peu plus haut, dans la moraine, sous un buisson de saules, avec de la vieille neige. Les moutons et les chèvres arrivent peu après et en voulant traverser la rivière sautant sur un bloc mais glissant tous dessus les uns après les autres et tombent dans la rivière [Lunenssch?] ; elle traverse cependant existe toujours !! Pfannl qui est allé jusqu'au pied du Baltoro annonce qu'il y a un autre campement où il y a autant de bois et propose cet endroit pour y déposer les kiltas qui ne viendront pas avec nous sur le glacier et y fabriquer le pain de nos coolies. Après le thé, Eckenstein, Pfannl et Wessely et les chicaris vont reconnaître cet emplacement à 1h d'ici mais reviennent vers 5h en disant que cet endroit n'est pas si confortable pour les coolies qui resteront là, le voisinage du glacier étant trop froid pour eux. Kitul explique à sa manière la géographie du Baltoro et en donne une description aussi exacte que la carte, et indiquant les principaux sommets par des baguettes plantées en terre. Il raconte aussi ses tribulations avec Conway et donne la description exacte de ses camarades : il y avait 2 saïks et 1 comme Saïb mais pas Saïb (Zurbriggen) et les gourkas. Il donne les noms des Paras le long du glacier (voir carnet de notes) et les mesure sur la carte par des longueurs "d'empants".