1901
28 mai
puis je prends encore trois autres plaques du côté suisse.Du côté français, spécialement la Maurienne et le Dauphiné sont tous les brouillard et des orages ; il y en a même dans toute la vallée de l'Arve à St-Gervais ; le thermomètre maxima indique + 10° c'est la plus grand chaleur qu'il a fait de puis l'année passée. Fritz et Joseph commencent à avoir froid au pied. On se grave le panorama dans la tête et on s'apprête à descendre. On est resté 1/2 heure au sommet ; il y a 5 ans on y était resté 1 1/4h. Le temps se couvre de plus en plus et ce serait une imprudence de rester plus longtemps à 4-1/4. On recommence à faire le chemin inverse ; ça va tout seul, autant on eut de [la] peine à monter, autant maintenant cela va facilement. On fait quelques glissades où il n'y a rien à craindre et on arrive en moins d''une heure aux cabanes Vallot, au moment où le neige recommençait à tomber ; on arrive juste à temps pour rentrer les couvertures et les effets qui étaient restés dehors ; comme il eut 5h, on juge qu'il est trop tard pour redescendre encore le soir et on se décide à passer encore une nuit dans cette peu confortable cabane. On fabrique du thé qu'on fait avec de la neige fondue à l'esprit de vin.On n'y a pas bien goût et on se recouche encore ce soir-là, sans avoir pris une quantité de nourriture compensant les forces employées ; on se repose tranquillement, après avoir fait nos lits un peu mieux que hier soir.
A 9h, on entend des voix sur le glacier ; je vais voir ce qu'il y a et je vois deux compagnons qui montent à la cabane 1/4 d'heure après ils y arrivent ; ce sont le guide de Jossi de Grindelwald et un Monsieur Hasler de Berne. Ils font comme nous hier soir et se coucher sans souper, dans des couvertures plus ou moins sèches nous nous rendormons jusqu'à 4h du matin.
1901
29 mai
Plus ou moins beau. Après-midi et soir : couvert et orage.
Il fait de nouveau grand beau ; nos souliers sont gelés ; pas moyen de les remettre pour le moment ; je vais les mettre au soleil et commence