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1898 28 août
Beau. Après-midi et soir : couvert puis pluie et neige. Travaux domestiques. Levé à 7h 1/2. Fait le déjeuner et partis à 4 1/2 pour le Cervin. La première caravane prend rapidement une forte avance de sorte que nous montons seuls, sans recevoir de pierres. On trouve souvent des traces, mais on les perd quelques fois et restent dans le rocher pur qui est d'ailleurs de bonne qualité , on gagne l'arête un peu avant la vieille cabane où on arrive à 8h mais le temps se couvre ; on continue à monter jusqu'à l'épaule en suivant presque toujours l'arête ; mais à l'épaule le vent est si fort et la neige si épaisse qu'on redescend rapidement. A la vieille cabane, un caravane nous rattrape et nous mangeons avec eux puis redescendons un peu avec eux ; mais comme ils ne sont que deux ils vont beaucoup plus vite que nous. Nous finissons par arriver à la cabane à la nuit tombante non sans avoir fait une bouclette qui aurait pu me coûter cher et d'où Pinard me tire d'embarras juste à point. A la cabane, deux caravanes nous y sont déjà ; entr'autres une d'allemande pénibles que je remets en place. Fait le souper après tous les autres et Pinard [charète?] jusqu'à 9h ! Bien dormi, quoique serrés et avec une seule couverture.
1898 29 août
Très beau. Bise. Levés à 7h. Pinard fait le déjeuner. Peu à peu les caravanes s'en vont contre la vallée ; malgré le beau temps , à cause de la neige fraîche ; nous finissons par rester seuls et cuisinons sérieusement ; puis on se met à nettoyer la cabane ce qui n'est pas une mince besogne. On en a pour toute la matinée ; fait quelques photos puis préparé le dîner ; tout en continuant à relaver et nettoyer la vaisselle qui en a autant besoin que la cabane ; on finit quand même par en venir à bout mais à deux heures ! J'écris à ce sujet une petite tartine dans le livre de la cabane à l'adresse du c.c puis à 3 1/2 après avoir nettoyé la cabane comme un oignon, nous filons pour le Théodule ! mauvais bout pour emmener et pour atteindre le glacier le Furggen où l'on patauge dans les grands largeurs en général à la limite de la neige mais il y a énormément de neige pourrie et de petits lacs puis la plupart des crevasses sont bouclées et je plonge dans un bon petit nombre ; on perd beaucoup de temps et on n'arrive aux Leichenbretter qu'à 7h. Il est trop tard pour aller jusqu'à la cabane Bétemps et on s'arrête à la cabane suisse du Théodule où on se décide à coucher.