Vendredi 1 Août. Travaux domestiques. Eté aux gorges de l'Areuse avec Jean Dardel puis après jusqu'à Neuchâtel en chemin de [roc?] + de Neuchâtel-Colombier et secteur. On a été jusqu'au Champ-du-Moulin, on y a dîné. En venant {le FRITZ} boire du sirop capillaire à 15 [frs] (voleur) à la TEMPERANCE (
Depuis quelques temps, Papa nous avait proposé d'aller faire un tour dans les Alpes ou du moins dans le Mitteland, qui est la partie du canton de Berne comprise entre le Jura et les Alpes, en exceptant toutefois le Seeland. Il nous avait même annoncé qu'on partirait le 15 Août. Quelques jours avant cette heureuse date Maman nous dit que ce serait le jeudi 14 que nous metterions en route. En effet, un peu avant midi nous étions prêts à partir et à midi sonnant nous étions sur la route d'Anet. Nous avions réussi à trouver un char qui revenait du marché et qui allait à Müntschmire, et les deux femmes qui le montaient eurent la complaisance de nous prendre avec elles. Elles ne s'arrêtèrent qu'à Marin pour donner de l'avoine au cheval, et à Anet pour qu'il se reposât un peu, dans l'intervalle de ce second arrêt, on a été faire une visite à Monsieur Anker et à son atelier. En repartant il nous a donné un verre de bière. Quelques temps après nous repartions pour Müntschmire, et de là après pour Wylerotigen en passant par Chiètres qui est grand village très pittoresque.
pour y passer la nuit, éclatait un orage qui dura un bonne partie de la nuit. En attendant, qu'on nous eut servi un petit souper, on visita l'auberge qui a une grande exploitation rurale, mais peu perfectionnée et sentant l'[éther?]. Au siècle, [il y avait?] une distillerie de pommes de terres. Un battoir. On a été se coucher dans des lits de paysans avec [des] coîtres + puissants [duvets?] peu après le repas à la lumières d'éclaires + bruit du tonnerre. A six heures, nous étions debout. A 6[h]3/4, nous déjeunions et à 7 heures nous étions de nouveau en route, cette fois pour Schwarzenbourg. En descendant, le village on a vu le confluent de l'Aar et de la Sarine et des falaises qui bordent cette dernière rivière sur une longueur d'au moins une demie heure. En passant par Hasel, qui est un petit hameau, nous avons vu deux faisans dorés et des ramiers, dans une volière <> pendant d'une belle ferme de Gümminer il y a un font couvert sur la Sarine. Nous sommes arrivés à Laupen vers dix heures en passant sur une route où il n'y a pas un seul arbre sur une longueur de plus d'une heure. Pour entrer à Laupen il faut passer sur un pont couvert. Dans ce petit ville, Papa a mis son portefeuille à la poste parce qu'il l'encombrait car rien n'est plus fatiguant que de porter quelquechose quand il fait chaud et qu'il faut beaucoup marcher. En quittant Laupen, on est entré dans une fromagerie juse au moment on tirait le fromage. Cette opération consiste à passer une toile au fond de la chaudière et à retirer la pâte bien émiettée de la caséine.
2 robustes fromagers étaient à l'oeuvre pour porter. On le suspend au dessus de la chaudière pour laisser écouler le petit lait après quoi on le fait passer dans un moule, et on le laisse un jour pour qu'il ait bien le temps de se refroidir et de prendre la forme voulue. Nous voilà de nouveau en route, cette fois pour Neuneck. Avant d'y arriver on a vu l'obélisque de Laupen à Neuneek, on a pris une soupe qui puait le poisson et on a entammé la langue qui était un peu trop salée entre Kriedburg et Aekenmatt il y a un magnifique pont en fer sur la Schwarzwasser d'une seule arche et aussi haut que celui de Fribourg. Enfin, nous sommes arrivés à Schwarzenbourg vers 4 heures. On a changé de chemises et de bas, une demi-heure avant d'arriver Marc et Joseph se sont installés sur un char et nous ont attendus sur un pont fait d'une planche sur un petit ruisseau pour être au frais. A 6 heures, on a soupé. Joseph mangeait du beurre, de la marmelade, du fromage, du beure, de la marmelade, mêlant tout. Après le souper, Papa a été faire un tour par le village avec nous.
On a été dîner à Mühlethürnen où on nous à un peu volé. L'homme et son pépé, puis son chien. A midi sur la grande route de Thoune qui est longue, et très fatiguante, car il fait un soleil de canicule. Mais nous sommes tout de même arrivés il est vrai assez fatigués vers 3 heures. On a été prendre un verre de vin. Sous cette bien heureuse chopine nous manqions le bateau car on nous dit là qu'il partait dans 10 minutes. Nous nous sommes vites dépêchés pour arriver juste à temps. C'était tout un de pouvoir garder ses places tant il était encombré.