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1925 9 mai
soupe du soir. On refait les sacs et on va repartir pour Tombe Musa à 2h1/2. Je pars en avant pour y mettre mon temps. Je suis seul avec mon cuisinier qui me suit comme 1 chien fidèle, porte mon parapluie, mon tapi, ma gourde et aide à me relever quand l'herbe est trop épaisse. Toujours le chaut monotone des oiseaux, dont aucun, à part les hirondelles, n'est plaisant. La route fourmille de... fourmis, de mille pattes de toutes grosseurs, de punaises rouges écarlates, de lézards; on voît de temps à autre un troupeau d'antilopes ou des traces d'élans etc. - Un peu avant d'arriver à l'étape, un gosse nègre avec un vélo de dame me rattrape, ainsi qu'un autre à pneux planes et qui a l'air de charrier de la contrebande, car demain matin, il aura disparu avant le jour. Il me prête son vélo jusqu'au D.B. et le soir, à l'aide du [Mondir?] qui voyage avec moi et me rend de réels services, je négocie la location du vélo jusqu'à Nimule pour 30 piastres. Bonne affaire. Je n'ai toujours pas d'appétit; heureusement que j'ai de la graisse encore en réserve, mais il ne faurdait pas que ça dure trop longtemps. Mon cuisinier me sale la soupe indignement et est presque immangable. Je la vomis du reste peu après. Il fait si chaud que je me promène entre les 2 D.B. sans trouver le moindre courant d'air. Ce n'est que vers 11h que je [puis?] retourner sous ma moustiquaire. Assez bien dormi jusqu'au matin.
1925 10 mai
Beau. Après-midi. Ca se couvre. Baromètre 706. Soir. Fort orage. Travaux domestiques. Levé à 3h et départ à 4, en ne buvant que du thé et 2 biscuits garibaldi. Poussé mon vélo un bout, car il fait encore trop nuit pour rouler sur une sente inconnue. Au petit jour, je puis monter et la route est très bonne. Passé 2 torrents à gué, en portant mon vélo. Rencontrer la caravane d'un anglais qui rentre à Rejaf et a 2 belles dents d'éléphants. Causé un moment. 1/2 heure après, je suis tout étonné de trouver