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1919 7 nov.
Orage, éclairs le matin. Pluie et brûmeux. Plus ou moins tout le jour. Baromètre 765. Travaux domestiques. Levé à 8 1/2. Déjeuné. Écrit une partie de la matinée, puis dormi jusqu'à midi. Graissé et huilé ma machine à écrire qui rouille facilement, du - les pièces qui ne sont pas nilées. Écrit un moment; elle va mieux. Après-midi. Écrit et continué d'écrire à la machine, mais guère avancé. Dormi encore jusqu'au thé, mais un peu rattrappé jusqu'au diner. Plus continué à participer à la loterie du loch, qui a l'air d'une fumisterie. On en met en train une autre, qui a l'air encore plus carotte. On prétend que les chinois, du + huppé au dernier des boys et à la dernière des "amas" est joueur effréné, mais les anglais le sont tout autant. Monsieur Van Rens racontait qu'il avait vendu une villa à Petaio pour 30.000 dollars à un chinois qui avait gagné cette somme au jeu, le soir précédent ! C'était un chinois intelligent ! Soir. On mise toute la soirée des billets de loterie, la mise est faite par une sorte de gros pitre à tête patibulaire, tout ce qu'il y a de moins sympathique. Comme la chaleur est trop étouffante sur le pontons, je regagne ma cabine où je m'endors assez vite. 292 miles.
1919 8 nov.
Beau. Quelques orages à l'horizon. Arcs en ciel. Vent d'est. Baromètre 765. Ca se couvre. Travaux domestiques. Levé à 6 1/2. Thé. Rasé. Perdu mon pinceau à barbe, probablement volé. Commencé d'écrire à la machine et déjà bien avancé avant le déjeuner. Écrit tout le matin, sauf un moment, pour aller prendre le frais. On a fait aujourd'hui 303 miles. Lu. 1 peu dormi avant le dîner. Après-midi. Continué d'écrire à la machine jusqu'à 4h. Il y a de nouveau des mises de billets et le gros anglais continue à faire le pitre. Lu Géographie sur mon lit de camp et bientôt endormi jusqu'au diner. Le bateau fait un grand détour et se rapproche de la côte de la Cochinchine, qu'on ne voit du reste pas, pas même les feux des phares, pendant la nuit, et encore moins les côtes de Bornéo qui sont beaucoup + à l'est. Toujours des poissons volants, mais rien d'autre en vue, sauf 1 vaisseau, la nuit; pas de requins ni de [metiluques?]. La mer est toujours bonne. De temps en temps un