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1919 8 oct.
Très beau. Chaud. Travaux domestiques. Levé à 8h. Pendant la nuit, on a perdu 1 heure, au passage des montagnes. Déjeuné au W.R. pour 1/2 dollar. On traverse un pays absolument plat, avec quelques montagnes à l'horizon à l'ouest. Pays très cultivé, pas de terre perdue. On fait la récolte du sarrasin qu'on bat sur des aires en terre batue et qu'on vanne à bras, à grands renforts de poussière. Rien de bien nouveau que je n'aie vu dans la Chine du Nord, si ce n'est les champs de coton et de patates (comme des fraises, de loin), (mélés aux autres cultures). Lu au Wagon Salon. Bon dîner à midi, mais trop copieux. Après-midi. Lu. Un peu dormi. Toujours la grande plaine. Un peu ravinée, à la façon d'un canyon en miniature. - Troupeaux de moutons. Villages semi-fortifiés, [droite?] voisins, d'autres tout ouverts. A 2h, on traverse le Hoangho sur 1 pont de 102 arches; le + grand que j'aie jamais vu, + grand que ceux d'Amérique ou de Chabarowsk. Lu sur ma couchette et un peu dormi. Longs trajets, jusqu'à 8h, sans arrêts. C'est un direct sérieux; 1 seul petit tunel, avant le pont du Hoangho. - J'ai de nouveau de la fièvre le soir. Pas d'appétit. Bu cependant 1 bouteille de [Saint?]-Julien qui me fait plaisir et du thé vers 4h. Soir. Explication un peu orageuse avec Mademoiselle E qui est décidément par trop originale, mais qui me fait surtout l'effet d'avoir été exploitée par les Juifs Russes, et maintenant, elle ne sait plus sur qui se venger ! - Toujours la grande plaine et quelques collines à l'horizon. Toujours grandes cultures; quelques rivières moyennes. Beaucoup de mendiants aux gares. Les policemens ont le baton facile, avec les pauvres diables de marchands ambulants. Quelques [grosses?] légumes militaires, en uniforme ou en civil se font saluer à toutes les gares. Pelotons, jusqu'à 20 soldats dans les grandes gares. Rasé. Écrit. Couché à 10h !! et vite endormi.
1919 9 oct.
Très beau. Baromètre 766.5. Travaux domestiques. Levé à 6 1/4. On est à 30 kilomètres de Péking, dans la brume. Soleil tout rouge. Rebouclé les valises. Distribué quelques bonnes mains. On arrive à Péking à l'heure exacte (7h50). Pousse-Pousse jusqu'à l'hôtel de Péking. Pas trouvé Charles Jacot-Guillarmod à la gare; il ne croyait pas que nous arriverions si vite. On indique aux pousses-pousses