1919
26 sept.
Très beau. Baromètre 770.
Travaux domestiques. Levé à 7h. Rasé. Attendu jusqu'à 8h pour pouvoir prendre un bain. Mademoiselle E est déjà prête, mais a le mal de mer. Elle reste couchée sur le pont la + grande partie de la journée, et ne vient pas aux repas, qu'au thé de 4h. Joué. Échecs avec Steiner. Dormi. Bon dîner, mais peu de monde à table, et encore plusieurs personnes quittent la table au milieu du repas. La mer est plus agitée que hier, mais très supportable; pas perdu une bouchée. Après-midi. On est toujours en pleine mer. Dormi; je n'ai + de fièvre (!). Thé à 4h. On est en vue de l'île Matschusi, îlot perdu au milieu de la mer du Japon. Fait quelques photos à bord, quelques lumières de pêcheurs, 1 phare, 2 bateaux, une côte de pêcheurs, quelques champs en terrasses, quelques lumières dans la montagne et c'est tout. Soir. Bon dîner, à 5 1/2, trop tôt car la fin arrive juste au coucher du Soleil. Été dans la cale des bagages, chercher mon schlafsac et mon lit de camp: on voulait d'abord m'ouvrir le compartiment où sont renfermées les caisses d'argent de la banque de Russie ! On avait bien ouvert 1 des cadenas, mais le chinois croyait que j'avais l'autre clef ! Bien ri. Expliqué la chose à Monsieur Voegli qui a aussi bien ri ! Soir. Causé encore 1 moment sur le pont supérieur, puis fait la chambre de Mademoiselle E avec Steiner. Couché à 10h. Vite endormi.
1919
27 sept.
Toujours très beau, mais quelques nuages et vent + fort d'est. Baromètre 768.
Travaux domestiques. Levé à 6h. Balladé sur le pont jusqu'au moment où on le lave. Déjeuné: œufs au plat, lard, café au lait. Vieux beurre. Lu sur le pont "Le fils de la Polonaise" du [Vte?] de Beaumont-Vassy (1873). On est en vue de l'île de Tschuchima; le bateau de Fusan jusqu'à Shimonoseki traverse devant nous le détruit. Photo. On longe les 2 îles de Tschuchima: villages de pêcheurs, et fermes. Maisons brunes à toits rouge foncés ou à bordure blanche. Champs en terrasses. Beaucoup de barques de pêcheurs. On voit l'île d'Iki, puis les 1ères îles du Japon, qu'on a de + en + en vue et qu'on longe d'assez près. Plusieurs grands navires, et nombreuses barques de pêcheurs; quelques uns avec moteur. Le vent est + fort et + frais. Un peu dormi. Après-midi. Bon dîner. Une métis japonaise-portugaise parle plusieurs langues européennes et russe, des juives aussi. Juif américain déplaisant. Steiner raconte des blagues à Mademoiselle E qui se tord. J'ai de nouveau de la fièvre !