Les Archives

1919 22 sept.
de poissons, crabes, étoiles de mer et cie ! On passe près d'un gros matériel de guerre français qui se détériore à journée faite et autour duquel on monte la garde. Pièces de 75 et plus ou moins gros calibre. Grosse vieille pierre qui sert d'ancre ! On rentre à la nuit, en bateau, kodia, par une belle soirée, comme à Venise, magnifique pays, mais sale population: il n'y a encore que les chinois qui travaillent honnêtement; les Russes, ouvriers, réclament 10 roubles de l'heure, n'en travaille que 8 et font l'ouvrage que les chinois font en 2h ! Rentré à 7h. Écrit et comptes. Sale lumière électrique; ca va avec le reste. Thé. Lu - au lit à 9h. {dessin à gauche}.
1919 23 sept.
Très beau. Baromètre 762.5. Travaux domestiques. Levé à 8 1/2. Des prisonniers viennent mendier de l'argent à Montandon. Ils ont bien mauvaise façon, et réclament avec arrogance. Thé. Été à la banque d'Indo-Chine, directeur: Monsieur [Korwin?], demander des tuyaux pour mon argent, puis à la recherche du Quartier Général des Aillés, avec Steiner. Enfin à la banque industrielle de Chine, qui m'apprend que l'Amérique cherche rogne au Japon. Je me débarrasse de mes yens, contre des Livres Sterling. Fini par trouver mon Q.G. des Aillés, chez les Japonais. Été au bureau. Montandon et Eigenmann s'engueulent. Reçu un petit herbier de Krasnaïa-Rietschka. Répondu et remercié en envoyant une grammaire anglaise au dit camp. - Un bateau affrêté par le Gouvernement Français a amené des réfugiés d'Odessa ("Jérusalem") et remmènera en Europe 2000 passagers. Notre Pensa a encore du retard. Il ne partira pas demain ! Un nouveau cas de choléra ayant éclaté à bord. - Un cas également, au Bureau; le factotuum (dont j'ai soigné la femme) l'a aussi ! Passé chez le Consul de Norvège Mortensen ! où j'apprends que notre vagon est bien arrivé à Nikolsk et qu'il a été distribué. Bureau jusqu'à 5 1/2. Montandon arrive et fait des comptes, toujours compliqués, avec lui. On rentre en isvotchik et il me colle le sien à payer; cocher pas d'accord. Je lui fait attendre Montandon qui ne rentre qu'à 7h. On ressort ensemble. L'isvotschik a diparu ! On va dîner à l'Olympia; on ne sert plus de viande le soir.