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1919 28 août
-marrer à 3h au lieu d'1.50h par une bonne pluie d'orage. On s'installe aussi confortablement que possible dans 1 coupé étroit de 1re classe. Mortensen a la "dent" et casse 1 croûte de mes provisions, puis peu à peu on s'endort et on ne se réveille qu'à la nuit. Mortensen achète quelques provisions ([pâtes?] de riz infectes et du lait qu'il boit seul). J'ai de la fièvre (37.5). Pas faim. Je casse aussi ma croûte et m'endors bientôt. Vers minuit on est réveillé pour faire voir les passeports. On choisit toujours la nuit pour cette formalité, pour pincer les bolchévistes qui, de jour auraient le temps d'être avisés et de se cacher. C'est du moins l'explication de Mortensen. Plus ou moins bien dormi.
1919 29 août
Couvert et pluie intermittente. Travaux domestiques. Levé à 9h. Longue attente pour me débarbouiller. Mortensen reste en Pyjama tout le jour. Été acheter du lait. On apprend que le choléra sévit à Nikolsk. Trouvé dans le train la bonne femme qui nous a hébergés hier et qui va à Kharbin. Il y a aussi 2 américaines qui sont très familières avec les soldats américains qui ont le tronçon autour de Spaskoië. Lu 1 peu, cassé 1 croûte. Passablement dormi. Toujours le id paysage à peine ondulé et quelques collines de granit. Vieille plaine usée, sans bouleversements récents, au point de vue géologique. Grands troupeaux. Le litre de lait coûte 2 Roubles et 10 1 bouteille vide ! qu'on change contre des pleines. Croisé des trains omnibus où sur les 4me classe est écrit en français: Wagon-Lit ! Toujours la bonne blague française.. On s'attelle à notre bouteille de whisky qu'on finit déjà avant Nikolsk-Ussurisk, où on arrive à 9 1/2 et on n'a + rien à boire, car on apprend que le choléra y a éclosé et il faut être prudent avec les boissons ! Pris comme Mortensen 2 charges de [morphine?] pour dormir jusqu'à Vladivostock, si c'est possible. En attendant, commencé à écrire les poésies que je sais plus ou moins par coeur et les reconstituer. Paysage moutonné, de granit usé; tranchés et talus. Toujours des Japonais, le long de la voie. Fumé des cigarettes russes achetées par Mortensen à Chabarowsk. On arrive à Nikolsk-Ussurisk avec 4h de retard sur l'horaire, mais en avance, en compraison du voyage d'aller et on ne s'y arrête pas 1/2h ! Dormi un peu jusqu'à Okéausk et jusqu'en ville, où on arrive à 2 1/2 h. 2 porteurs nous apportent nos bagages au consulat