1908
12 juil.
Beau. Très chaud. Soir : orage. Plus ou moins sale temps.
Travaux domestiques. Levé à 6 1/2. Astiqué et fini mon sac. Déjeuner. Train pour Reichenbach. Trouvé Wasserfallen et Robert. A Berne, on va aux provisions. Il fait très chaud dans le train. A Reichenbach, pris une voiture pour Kienthal. On y dîne puis encore quelques provisions et on part pour le fond de la vallée. Quelques photos. On sue. Arrêt chez les Mani et un autre avec Kessel et une à la Gamchibalm Alp, où on boit du lait et trouve un Bernois que ses copains ont lâché. La pluie nous prend au glacier. On monte à la cabane de la Gamchibalm où on arrive en tirant un peu la jambe et sous la pluie ; mais nous ne sommes pas très mouilles à 8 1/2. On y est seuls. Fait la soupe et du thé. Couchés à 9 1/2.
1908
13 juil.
Sale temps tout le jour. Neige et brouillard ; pluie de la vallée.
Travaux domestiques. Levé à 7h. Rangé les couvertures. Wasserfallen fait le déjeuner. Parti à 8h pour la Gauschi. Liesse. Au milieu du glacier aux plus mauvais endroit ; une tourmente de neige et pluie nous surprend et nous force à aller nous abriter au creux d'un rocher ; on continue sur le rocher puis de nouveau glacier jusqu'à au col et toujours sous la pluie. Mauvais petits bouts de rocher droit avant le col, fort vent. Deux touristes sans guide y arrivent en idem temps que nous, en sens inverse. On mange une boîte de fruits qu'on partage avec eux. Arrivés au col à 11h. On redescend sur le glacier de Tschingel ; passons le col et remontons à la cabane du Mutthorn où on arrive à midi. Elle est assez remplie de gens qu'attendant le beau temps, entr'autres un Monsieur Simon de Zürich. J'y fais le soupe (farine et oignons) qui embaume la cabane. Il peut et neige fort. On attend jusqu'à 2h et malgré la plus neige en repart pour le Petergrat.Il fait un brouillard très épais et nous n'avançons qu'avec la carte et la boussole ; on passe le col comme on peut et on continue dans la direction juste ; mais on arrive tout à coup à d'énormes montagnes noires qui paraissent fantastiques dans le brouillard et parfaitement inconnues et nombreuses ; on craint un moment de s'être mis dedant et d'être descendus dans la vallée de la Kander. On revient sur ses pas un moment, puis tout à coup. On pense aux Tellispitze. Si ce sont elles, il n'y a qu'à les tourner et on est sur la bonne voie. On remonte quelques pas et.... ça plaque : on retrouve plus loin des traces et bientôt un sentier qui descend de la Lötschenthal. Il pleut toujours ; brouillard etc. Terrain très glissant et dangereux à cause des rochers à pic qu'on longe assez longtemps. On finit par arriver à la Telli Alp, puis on descend sur Wüssenried, Oberried et l'Hôtel de Ried, toujours sous la pluie. On est très