1907
22 mai
Stamboul ; Madeleine décloue un des ses souliers ; on en profite pour le faire retaper dans deux échoppes pittoresque. Photo ; revenu en longeant les vieux murs qui sont encore de base à bien des maisons ; rencontré un enterrement grec puis comme on a a mal aux pieds et un peu la flemme, Huguenin hêle un fiacre qui demande 15 piastres ; il lui en donne 5 et une route pour le Pont. Passé par la vue des saucisses et des 50 changeurs. Traversé le pont ; mer très claire sur Sentori ; limonade glacée. Ficelle. Pension les MM restant encore avec nous avant de reprendre leur bateau pour Robert Collège. Fini les malles et soupé comme il faut. Le guide vient nous reprendre. Ecrit encore quelques cartes et partis à pied pour le pasteur avec un portefaux qui porte avec valises. Traversé encore de là en bateau jusqu'à la gare. On a 1/2 heure à attendre. Passeport ; rien de la douane. Causé encore un moment avec le guide puis pris de bonnes places dans un wagon bien suspendu. Nous sommes trois dans le compartiment, mais on s'arrange facilement pour dormir. On longe les vieux murs (patis à 8h-1/4) puis le vieux sérail, on s'arrête à toutes les stations. On longe la mer de Marmara, route calme, puis des fossés et des eaux douces où coassent les grenouilles ; des soldats tous les kms par paires de sentinelles. On finit par s'endormir.
1907
23 mai
Idem. Chaud.
Travaux domestiques. Réveillés au lever du soleil ; très pur. A 5h, on est à Andrinople ; on nous réclame les billets, les passeports à tout bord de champs et on visite les bagages pour sortir de Turquie comme pour entrer en Bulgarie. Visite médicale sommaire, qui consiste à voir nos passeports ! Dîné dans le wagon ; du W. R. qui vient nous servir à vos places ; mauvaise eau minérale après Thoelipopholi. Après-midi : on traverse les Balhaus, encore un peu couverts de neige ; le train va très lentement aux montées. Beaucoup de troupeaux et d'arbres fruitiers, noyers, pruneaux et beaucoup de blé et céréales. Il fait très chaud toute l'après-midi. Appris à Madeleine à jouer au piquet, et elle gagne le plus souvent. Acheté des provisions à Sophia. Bière. Beaucoup de monde dans la train. Assez long arrêt à la gare. Ecrit. Dîné dans le train puis on continue à travers un pays mammeloix et avide sur les sommets. Le train va lentement avec montées et se rattrappe [rattrape] aux descentes où on est secoué. Plaines très fertiles à mesure qu'on approche de la Serbie. Douane facile. Grâce à nos billets directs. On s'installe ensuite pour la nuit, mais on est trop nombreux ; ça va quand-même et on passe une meilleure nuit que hier.