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1905 11 sept.
à un faux col, qui redescend un peu, pour remonter davantage on marche un momment horizontalement sous les arbustes (Epine-vinettes, novices, et rhodo.) puis on passe vers un petit lac et 5 minutes après on arrive aux chalets de Jongri habités en ce moment par 2 ou 3 bergers, il n'y a qu'un indigène qui nous offre de la gentiane (on l'équivalent) et un mouton. Quelques lamas ont passé ici ce matin et ont laissé quelques objets de culte (trompettes et cimballes). On boit une bouteille de champagne pour la fête de Righi (30 ans) et peu après arrivent les tentes et ma valise. Ecrit. La pluie ne fait pas longtemps avant de revenir et on s'enferme sous la tente. Peu après, on aperçoit un troupeau de Yaks plus ou moins véritables qu'on va photographier et auquels on donne un peu de sel, pour notre malheur, car ils demeurent trop familiers et rôderont toute la nuit autour des tentes qu'ils bousculeront. Séché et changé le papier des plantes. Nanga continue à nous faire d'excellents dîners, en partie avec sa chasse et avec les légumes de Saxon. Soir : échecs. Causé jusqu'à 8 1/2. Lu - au lit.
1905 12 sept.
Pluie depuis 9h. Travaux domestiques. Levé à 7h. Righi part avant déjeuner photographier le Kangchenjunga. Nous n'y allons Reymond et moi qu'après et on arrive trop tard pour le voir comme il faut. On reste jusqu'à 9 1/2 à attendre mais le brouillard s'obstine à rester et idem augmenter de sorte qu'on renonce à avoir le panorama de Jongri et m'en console en sachant que celui de Sella vaut beaucoup mieux. On descend doucement. Le sentier dans le brouillard a des échappées qui rappellent le Jura, courbes, clairières laides ; on longe des crèches jusqu'à ce qu'on rencontre un grand drapeau à prières et des petits et commence alors une descente mémorable de plus de 2000 mètres par petits lacets, on passe des pâturages avec forêts de rodins arborescents qui deviennent toujours plus gros et se mélangent ensuite aux sapins pour ceux-ci aux bambous et on retrouve alors les sangsues puis les arbres deviennent de plus en pus beaux, couverts de mousse, de lianes ou de fougères de toutes espèces et chaque espèces sur son arbre comme les [arobanches?] sur la racine ; il y a en a beaucoup de pourris et tombés au travers du chemins, et quelques uns très curieux forment de vrais tunnels ;on rattrappe