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1905 8 août
leurs charges et malgré leur taille en dessous de la moyenne ils sont en général bien rablés et parmi eux se trouvent aussi de beaux Gaillards plus grands que la moyenne. Crowley et Righi font la liste des hommes et des charges qu'ils prennent. J'emballe les valises qui restent à l'Hôtel, et les mets dans les caisses de peuplier d'Europe. On va prendre le déjeuner, puis payer nos notes d'Hôtel ; on distribue quelques backsich et à 10h-10 on part pour la gare. Le Résident vient nous dire au revoir et à 10 1/4. On part pour Goom. Righi fait arrêter le train pour un paquet qu'il laisse tomber. On rattrappe [rattrape] nos nankas qui ourrent après le train. A Cocher, on descend illico pour prendre ; ça route de Johrpkri. Righi s'est payé un cheval et part en avant attendre les premiers coolies.Aux douze premiers arrivés au sommet un paquet de cigarettes et quelques uns filent bon train ; on en rattrappe [rattrape?] par contre beaucoup qui ont mal aux cheveux. A peine après Goom, la pluie recommence et nous tient rigueur jusqu'à l'étape. Reymond est sur son beau dire et pousse des bourdes qui ont du succès . A la première halte, sous un rocher surplombant, on croit s'abriter en fumant une pipe, mais on n'y est pas depuis 1/2 minute qu'on s'aperçoit que chaque brindille, chaque feuille couvertes milliers de sangsues qui, fixées par une vautouse, attendent leur proie ; ils sautent sur tout le monde et spécialement sur les pieds des indigènes qu'ils se gardent d'enlever. A la seconde halte, on est rattrappe [rattrape?] par le Dr. Houghton qui vient nous souhaiter bon voyage et payer sa dette de billard de hier soir. On traverse de magnifiques forêts d'essences inconnues à la part d'entre nous ; je reconnais cependant les rhododendrons arborescents qui en fait de plans, ont des orchidées parasites du plus beau rouge. Sans cela peu de fleurs. L'étape est très courtes, 8-9 miles. A 2h-1/4, on traverse Sookiapakri qui est un bazar où se trouve tous les terrains de grands marchés qui approvisionnent Darjeeling. On suit plus ou moins la Crête de la Singalela Range, malheureusement les brouillards ne permettent pas d'y voir beaucoup et on transfère ferme dans l'air saturé d'humidité. On arrive au Dack-Bungalow de Jorpokri à 2 1/2. Hier situé, mais toujours pas de vue ; profité d'une éclaircie pour faire quelques photos. Bain de pied ; échecs avec Rhigi, { moi 1 G. [moi une gagnée]} puis petit Dubar ; quelques coolies se sont plaint que quelques charges étaient trop lourdes ; il y a dans la bande un médecin thibétain pour lequel les coolies ont une certaine vénération : on lui accord de diminuer sa charge et il se confond en remerciements.