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1903 19 sept.
A St-Blaise tout est fermé ; beaucoup de correspondance dont une bonne lettre de Madi m'en dit plus que ce qui peut paraître dans nos conversations. Consulté un catalogue des Keer-Crans-Welti-Heer puis Madeleine Bovet et une des petites viennent me dire bonjour en passant en bicyclette. Maman n'étant pas encore rentrée de son voyage avec Joseph je retrouve à Neuchâtel. Souper chez les Bovet. Soir : été bûcher pour mon bouquin chez Sandoz. Schumann jusqu'à 1h du matin ; il me donne la partition musicale du festival vaudois. Eté coucher chez les Bovet. Lu - au lit à 1 1/2.
1903 20 sept.
Un peu de brouillard puis très beau. Baromètre plus ou moins bien. Travaux domestiques. Levé à 7h. Déjeuné chez les Bovets puis train pour les Verrières. A Couvet, toute la famille Dubied monte avec moi aux Verrières. Marc fait les préparatifs pour monter à Chincul. On part à 10-1/4. Depuis l'horloge, Mady et moi restons en arrière et conversons intimement et assez sérieusement. On parle assez des chagrins de Thérèse, par contraste avec notre bonheur qu'on voudrait lui faire partager et qu'on lui souhaite comme elle le mérite. Les garçons et Mimi vont sur Bijou tour à tour et s'en font une joie. Arrivés à Chincul juste à midi. Marie qui est montée avant nous, nous a préparé un bon dîner auquel on fait honneur et Marc est trop généreux en vin et en donne surtout trop aux gosses qui rigolent un peu trop. Après le café, on va dans la forêt ; s'éteindre sur la mousse et lorsque chacun est installé, ma bonne Mady a la lumineuse idée de fausser compagnie à la société et d'aller nous isoler au milieu de la forêt. Minutes délicieuses ou Mady, maintenant bien aimante me rend mes caresses et me comble de félicités ; nous restons une heure à nous dire les choses les plus douces et à former tout doucement des plans d'avenir. Enfin, le rêve que je faisais, il y a un mois, et que je me représentais, comme trop beau pour jamais arriver est maintenant une réalité. Nous rentrons à la presse et en attendant le retour des cousins et de Marc qui sont allés faire un grand feu dans le pâturage près de la citerne, nous nous installons derrière le mur du pré ; Alex rapplique un peu plus tard et on joue aux échecs ; pendant que Mady va dénicher du chaud lait. On fait du thé quand tout le monde est rentré puis on reprend le chemin de la maison. Descendus en 1h1/4 en ramassant de grandes bottes de fougère. Rechangé aux Verrières ; gare, accompagner les cousins qui redescendent à Couvet. Soir : Marc continue ses rapports.