1893
26 juil.
la pluie recommence. Deux petits bergers ne peuvent pas nous indiquer le chemin ni nous donner les moindres renseignements. Ils peuvent à peine nous indiquer la direction de la Colrosahütte dont ils ignorent même le nom. On y arrive cependant à 6h 1/4 mais le chalet et fermé. Comme il pleut, je force la serrure et on se met un moment à la chotte. Peu après, le propriétaire arrive et au lieu de nous gronder et de se fâcher, comme je m'y attendais, il file tout doux quand je lui explique qu'il y avait une demoiselle avec nous et que nous voulions nous abriter. Le fin mot est qu'il avait en plus peur que nous, ayant en dépôt des saches [sacs?] de café et de tabac, qui devaient passer la frontière pendant la nuit. Lorsque nous lui proposons de nous accompagner jusqu'à la cabane, il accepte assez facilement, à condition de lui laisser le temps de traire sa vache. A 7 heures, il prend mon sac dans lequel j'ai encore fourré l'appareil de Verdan et en route pour la cabane du club ! Notre guide a eu une jambe cassée ce printemps et cependant nous avons de la peine à le suivre. Il cause assez facilement et je le comprends bien ce dont je suis joliment épaté. Jodler au-dessus de Hintersaess. On nous réponds. Pierriers, puis gazons. On tire un peu la langue le dernier bout. A 8 1/2, on se trouve tout à coup à la cabane, sans que nous ayons réussi à la voir avant. Agréable surprise. La pluie ne cesse pas pour cela d'augmenter, mais le guide Christian Fausch, veut retrouver encore ce soir Colrosahütte et rien ne peut le retenir. Nous lui donnons chacun un franc qu'il a bien gagné. Il est 8 1/2. On commence par se mettre à l'aise. On ôte les souliers et bas, enfile les bons calignonis de la cabane et met sécher nos habits. Puis je fais du feu et de la soupe et ne faisons plus attention qu'à la pluie qui tombe à verse sur le toit. Comme il y a beaucoup de bois dans la cabane et que ça re