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1902 20 juin
Comme le camp est situé sur une espèce de dépression entre une des crêtes secondaires de K2 et un idem du Broad Peak, mais en réalité sur une vague du glacier qui d'en bas peut donner l'illusion d'un col ainsi que le marque Conway sur sa carte (Possible saddle). Cette vague est coupée d'énormes crevasses en bonne partie encore recouvertes de ponts solides. Le camp est établi entre deux gouffres qui ont [entai--ement?] plus de 50m de profondeur de sorte qu'il faut être circonspect en rôdant autour des tentes. On fixe les dernières au moyen de skys de kiltas etc, il n'y a pas de pierres. A peine arrivés, un vent d'Est se met à souffler chassant une fine neige qui entre dans les tentes, tout soigneusement fermées qu'elles soient. On s'y calfeutre comme on peut, mais c'est loin d'être confortable. Causé pendant une heure avec Pfannl et Wessely nous faisant part des impressions mutuelles de voyage sur le Baltoro puis je m'enferme dans ma tente et m'y endors, tandis que la tempête fait rage au dehors. Une fois de plus nous arrivons juste à temps à un bien de halte pour quelques jours, avec le mauvais temps. Nous attendons ici Eckenstein qui est parti pour Rdokass où il attend nos coolies qui redescendent pour régler leur compte, après quoi il nous rejoindra. Pas sorti de toute l'après-midi, sauf pour prendre un graine de [cassia?]. Pordophilline pour une diahrrée que me poursuit depuis Doxam. Pas mangé le soir. Couru trois fois pendant la nuit, par -15° de froid ! Nombreuses avalanches de glace, sur les plaines du Broad Peak qui nous réveille pendant la nuit.
1902 21 juin
Sale temps toute la journée. Neige froid. -15° +8°. Les sommets voisins sont presques toute la journée dans les nuages ; on entend quelques avalanches mais on ne peut les voir. Crowley fait le dîner. Echecs avec Knowles.-9°. Après-midi : idem. Ecrit. Fini d'écrire à maman et préparé l'envoi de mes dessins de quelques plantes séchées et d'une