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1902 22 mai
champs de blé pour arriver au camp parao de Dasso à 1h. Dans les routes Crowley et Knowles pas plus que moi ne sommes bien, puis on s'arrête à tous les coins d'ombre, et on boit de l'eau boueuse. On traverse les torrents en écrasant les poissons. Dusso nos coolies ont de la peine à arriver et on attend la cuisine jusqu'à 2h. Dressé une tente. Ecrit. Thé. On engage ici des hommes pour un mois qui viendront sur le glacier avec nous. Fait une ponction de 5 litres à un vieux hydropique qui arrive porté sur le dos d'un autre homme et repart 1/2 heure après sur ses jambes. Examiné quelques malades et bien portants ; vizir. Causé jusqu'à 8h. Le temps se couvre, tempête de sable et orage sur les hauteurs ; la pluie ne descend pas jusqu'à nous, c'est déjà arrivé fréquement ; elle se dissout dans l'air sans arriver jusqu'à terre. Beaucoup de vermine ; ce sont nos porteurs qui en donnent à nos sacs-lits.
1902 23 mai
Couvert. Pluie. Deux neige sur les hauteurs. Un peu de pluie jusqu'en bas dans la matinée. Travaux domestiques. Levé à 5h. Bouclé ma pharmacie. Ecrit. Déjeuner. Parti à 6 1/2. On longe d'abord la rivière (Braldoh River) puis 3 milles après on commence une longue montée de plus de 500 mètres. Joli coup d'oeil sur le bas de la vallée, mais toutes les hauteurs sont dans les nuages. On aperçoit cependant de temps à autre sur la rive gauche une formidable paroi de rochers bleu foncé avec quelques chutes d'eau de plus de 300m. Un bloc monolithe frappe surtout les regards au dessus d'un premier vrai pâturage comme dans nos Alpes, belle verdure, quelques arbres, troupeaux mais pas de clochettes. Redescendu sur Biano par un long sentier en écharpe qui tout a coup quitte la moraine et se précipite à travers une gorge très rapide de la site jusqu'au bord du fleuve qu'il longe en passant au-dessous de Biano 150 mètres au-dessus, sur une sorte de plateau bien irrigué. Le sentier reste sensiblement, le long du fleuve, sauf avant d'arriver à Chokpiong, marqué à tort sur la carte au lieu de Gomboro, perché beaucoup plus haut où le sentier s'enfonce dans le Loomba Vallay pour passer sur un pont de 3 poutres équarries peu fixes et assez clevées au-dessus du torrent assez rapido (photo) un petit coin d'Alpe, puis le long d'un bisse et dans le sable on arrive à un joli camp sous les arbres. Quelques gouttes de pluie, on dresse les tentes. Vigueur