1902
20 mars
lants de comestibles indigènes et de fruits de toute sorte. Les trottoirs et les plans sont encombrés de dormeurs qui ont étendu leur natte ou leur turban, ou une couverture et se couchent n'importe où. Toutes espèces d'odeurs, bonnes parfums et mauvaises . On traverse un pont sur la voie ferrée et en longeant un marché aux poissons puis un beau jardin public, on arrive à la gare. On y dîne d'excellent appétit quoique l'heure de table d'hôte soit passée. C'est assez convenable. Les punkas sont mis par des indigènes et sont parfumés. On use de beaucoup de glace et de sel ; les mets sont très peu salés. Causé encore un moment après le dessert puis on retourne doucement au navire, par le même chemin. On va se coucher dans les cabines, dont on ferme les fenêtres à cause des moustiques, on est piqué quand même. Couché vers 11 1/2.
1902
21 mars
Très beau. Un peu moins de hâle.
Travaux domestiques. Levé à 6h, après une mauvaise nuit. Peu dormi, tenue éveillé par la chaleur humide et les moustiques. Monté sur le pont et trouvé Pfannl qui est aussi levé et n'a pas mieux dormi. On va faire un tour en ville, nous imprégner de cette vie orientale, si différente de la nôtre. Comme il fait très beau et très chaud déjà, tout le monde est dehors, les uns font leur marché. On s'agite en tout sens, mais la plupart sommeillé au soleil beaucoup de mendiants qui restent toutes la journée à la même place, beaucoup d'aveugles, des manchots ; des restes de paralysie enfantile, des ulcères, probablement entretevues, beaucoup n'ont rien, et il y en a de tout âge depuis peut-être 3 ans jusqu'aux vieillards. On voit peu de chevaux surtout peu de boeuf, mais ils sont complètement remplacés par des zèbres ou des buffles ; les premiers courent comme des poneys, attelés deux à deux à des chars à deux roues {impression de liliputiens} ; le joug appuyant à leur bosse. On les voit partout, et surtout au port, où ils remplacent les gros chevaux des ports européens {beaucoup [moindres?]}, mais prennent des charges.