1901
27 mai
met à traverser le glacier des Bottons mauvaise neige sauf dans une avalanche. Depuis le Jonction aux Grands Mulets, Fritz s'éventre à faire les pas le premier. On arrive aux Grands Mulets jusqu'à 8 1/2. On casse une croûte sur la vieille cabane, maintenant pleine de neige et dont le toit est à moitié défoncé ; on monte ensuite à la nouvelle cabane ou on recasse une croûte mais où on a plus sommeil que faim. On dort jusqu'à midi. On se rembarque pour Vallot à midi.Chaleur suffocante ; il doit faire au moins 40° de chaud et la neige n'est pas bonne ; on enfonce le plus souvent et ça n'est que dans les avalanches et les débris de séracs qu'elle est un peu potable. Halte au Petit Plateau. On aperçoit une caravane qui monte aux Grands Mulets mais qui ne continuera pas ; on apprend dès lors que c'étaient les tenanciers qui croyaient faire une bonne aubaine en nous hébergeant ; quelle menée ! et ils n'ont pas volé l'éreintement d'être monté en pure perte ! bien fait ! Du Petit au Grand Plateau la neige est un peu meilleure, on traverse sans encombre la chute des séracs du Dôme ; mais depuis le grand Plateau la neige redevient atroce ; croûte dure et cassant sous le poids du corps et farine au-dessous. Je fais le crochet sous le Dôme un peu grand, la montée en est diminuée de raideur. La plateau du col du Dôme est interminable à traverser ; il faut s'arrêter tous les 50 pas et c'est Joseph qui fait les marches, Fritz craint d'avoir un pied gelé et enlève sa chaussure qu'il a toutes les peines du monde à remettre. On laisse la corde gelée et inutile dans la neige.On arrive à la tombée de la nuit à la cabane Vallot, éreinté et n'ayant goût à rien. L'observatoire est fermé et blindé, quant à la cabane. La porte d'entrée est menée par la glace ; il faut près d'un quart d'heure pour la dégager et une fois l'extérieur libre il faut presque autant pour dégager l'intérieure ; une fois dedans, on trouve tout le plancher