1924
12 août
dans un auto-car d'une société italienne. Le jeunve chauffeur part en vitesse et fait tous les contours en vitesse, mais sans bavure. On croise plusieurs carrioles et la porte à chevaux. On rattrape des jeunes gens qui sautent sur l'auto et un chien suit à toute allure. En arrivant au col, on fait timbrer les passeports, mais Dumas n'a pas le sien en règle. On passe quand-même la frontière et on descend sous une averse formidable. Mais à Splugen les choses de gâtent. Les Gabelous ne veulent rien savoir du passeport de Dumas et l'obligent à retourner au col pour tâcher de le faire prolonger et mettre en ordre à la frontière Suisse. On a beau parlementer et expliquer qu'on a bien passé par les Centovalli, ils ne veulent rien savoir pour ce côté-ci. On oblige Dumas à descendre de l'auto. Comme je ne veux pas le laisser, je descends aussi, et passerai la nuit à l'hôtel de Splugen qui est du reste bondé. Il n'y a plus de lits pour nous. - Deux gabelous accompagnent Dumas au col. Je fais mon journal en attendant de voir ce qui va se passer. Lu de vieux journaux. Dîné. Il n'y a plus une chambre de libre dans le grand-hôtel Edelweiss de Monte Splugen et soi-disant point de chambre au village, ni de foin nulle part. C'est probablement pour pouvoir nous estamper. Après le dîner, comme il continue à pleuvoir, on regarde tomber la pluie et je vois Dumas qui rentre comme un chien crotté et fouetté. - On lui a délivré une carte frontalière, après quelques difficultés et il est [rodendu?] tempré par le bas, mais d'assez bonne humeur. Il se rechauffe et dine. Soir. Quelques parties d'échecs, toutes gagnées. Pendant ce temps on nous a aménagé une des salles du restaurant avec 2 bons lits de fer et des couvertures en suffisance. On est vite réduit à 10h. et bien dormi.
1924
13 août
Couvert et brouillards. Sale temps tout le jour. Baromètre bas. Froid.
Travaux domestiques. Levés à 6h1/2. Fait mon journal en attendant le déjeuné. Écrit. Échecs. A 10h, arrive l'autocar et on file, en secouant une fois de plus la poussière de nos souliers