1918
9 mai
train pour Paris. On retrouve le commandant du camp de Caen (l'ancien) un peu bavard puis notre capitaine anglais du bateau Havre-Honfleur, Capitaine Mavey qui a des bois près d'[Evreux?] et fait de la fibre de bois. Il connait beaucoup de monde à Lausanne et y a des parents: Tavernier, Simond d'Yverdon, les Vautier, les Secretan, etc. etc. et a habité Rolle et Yverdon. Il nous passe du sucre pour le café noir, ce que je n'avais pas vu depuis que je suis en France.Dîné au Wagon-restaurant et on y reste jusqu'à Paris où on arrive à l'heure, soit à 8h. Trouvé à la gare René Kissling et Madame Montalti. Attrappé une carte de pain pour permissionnaire, pour 6 jours ! Un peu de chichis pour les bagages, pris congé des Montalti, avec qui j'ai eu beaucoup de plaisir, durant toutes nos opérations. Taxi pour l'avenur Bosquet et monté mes bagages chez René, à l'Hôtel Prince, 66, Avenue Bousquet. Il dîne puis café et rentré à 9h1/2, heure de fermeture des cafés, à Paris. Échecs avec René qui a la diarrhée. On démonte son lit et couché dans mon schlafsac à minuit. J'attrappe des coliques, pendant la nuit, pour avoir pris du Laudanum. Plus ou moins bien dormi.
1918
10 mai
Beau, chaud.
Travaux domestiques. Levé à 8h. Pas déjeuné. On achète du pain qu'on ne mange pas. Été à son bureau. Vu Monsieur Daniel qui nous mène en auto à son bureau du [Boulevard?] Hausenaum. On va ensuite à pied avec René voir quelques maisons démolies par les avions ou le gros canon puis été voir Monsieur Marguet, assureur de la Zurich qui m'invite à déjeuner demain. Métro pour la Rue de Rennes. Vu 1 maison démolie par un obus du gros canon. Été déjeuné chez Monsieur Schriband, 142 bis, Rue de Rennes. Bon diner et gentille causerie avec lui et sa femme jusqu'à 3h. Sucre. Rentré à pied chez René. Écrit puis été le reprendre à son bureau. Préparé ma journée de demain. Soupé à son petit restaurant. Soir. Été sur les grands Boulevards voir les grands joueurs de billards. Pris rendez-vous pour une leçon, demain matin. Rentrés à 10h. Un peu causé et viste endormi, sans être réveillés par une sirène d'alarme ou le gros canon qui a bien l'air d'être amoché sérieusement.