Les Archives

1918 6 mai
demandés en plus de Lyon, et il n'y en aura que tout juste, en ne les vilipendant pas. Bricolé et regardé les flâneurs qui se balladent dans le parc de l'Hôtel de Ville. Écrit. Un peu dormi. Soir. Hôtel toujours + morne et cuisine médiocre. Les gens ont l'air de gros rentrés de province ou d'échappés des provinces envahies, riches. Été prendre un boc (50 centimes) dans un restaurant et assisté à une partie de billard médiocre. Rentrés à 9 1/2. Ici on ferme les cafés à 10h. Cherché un restaurant où on mange des tripes à la mode de Caen (!) mais jusqu'ici, on n'en déniche pas.
1918 7 mai
Sale temps tout le jour. Vent nord et pluie. Baromètre bas. Travaux domestiques. Levé à 6 1/2. Lavé du haut en bas et changé de linge. Déjeuné. A pied au Château. On abat 120 boches et n'en prenons que 11. Les autres n'ont rien du tout et sont de bons travailleurs. Un lieutenant Costellat est intéressant et connait la montagne. Il a un frère en Allemagne, au Camp de Giessen (Hesse) depuis 1914. On a fini à 11h. Rentrés à l'Hôtel de la place Royale à pied sous la pluie. Toujours pas de tripes et pas de lettres de Madeleine. Après-midi. Diner de + en + morne. Ca sent la fin et pue l'ennui de Caen. Remonté, après un petit somme, au Château et examiné 46 boches, 1 seul à interner; une bande a pris du thé et a 1 peu de tachycardie qui passe quand on les fait coucher. Causé avec Costallat et 1 Docteur < blanc > grand syphilligraphe qui voit des hérédo-luettiques partout. Fini à 4h. On rentre à pied, toujours sous la pluie. Un peu dormi puis les chiffres des examinés, depuis le commencement. Lu le journal de Genève. Écrit. Un peu dormi. Soir. Causé gentiment au café, débarrassé du gos et de ses parents à Calomel ! Lu - au lit à 9h.
1918 8 mai
Couvert. Après-midi et soir. Plus ou moins beau. Travaux domestiques. Levé à 8 1/2. Rasé. Déjeuné. Été à l'hôpital avec le lieutenant Costalla et la commission. Vu 18 malades. Gentils confrères dont un major de Marine. Fini à 11h. Rentrés en auto et diné. Tripes à la mode de Caen que le cuisinier nous fait exprès pour nous.