1906
3 sept.
cependant par trouver un couloir de glace qui nous amène au bas des séracs en nombre. On respire. La lune s'est levée et éclaire maintenant de sommets suffisamment pour y voir assez clair. On décide d'aller quand même à la cabane Bergli. On passe l'Obermonchjoch très facilement. On retrouve le lune qui éclaire les grands champs de neige de l'Erigschneefeld. Effet fantastique de cette lumière comme sur le désert de sable micacé de l'Indus. On arrive à 10-1/4 à la rimaye de l'Untermönchjoch où je pique une tête. Je me retire à temps, mais je suis plein de neige. On redescend sur la cabane Bergli toujours par le beau clair de lune. On y arrive à 10h1/2. Il y a deux caravanes à la cabane et gardien. Nous fait du thé puis on se couche vers minuit. Ronfleurs.
1906
4 sept.
Idem.
Travaux domestiques. Levé à 8h. On fait un déjeuner qui tient du dîner ; on a du reste peu faim, et il n'y a pas d'eau à la cabane ; il faut faire fondue la neige et on l'économie. On laisse tout relever au gardien et on lui donne une bonne main. On part à 11h pour le bas du glacier. On suit un moment le travers qui mènent à la station Eismer du chemin de fer de la Jungfrau, puis on les quitte pour reprendre le chemin que nous avions lundi avec Wasserfallen en 1904, mais le glacier est tout ouvert, la plupart des ponts de neige rompus ; on erre pendant près de 2h à chercher son chemin au milieu du dédale de crevasses. On finit par s'en sortir quand même mais vers 4h seulement. On traverse le glacier et on retrouve le sentier du Kali, où je tire la jambe. Vu une marmotte et entendu siffler plusieurs. On arrive au bas du Kalli où on a soif, à 6-1/4. On ouvre une boîte de fruits puis on retraverse le glacier (UnterEismeer) en faisant encore deux zig-zags interplus. Retrouvé le sentier en-dessous du Stieregg. On descend sans arrêt à Grindelwald ou on arrive à 7 1/2. On va à la Croix fédérale ou on retrouve Monsieur Gagnebuis qui nous reçoit et nous soigne bien.On prend de la soupe, mais on n'a plus faim, mais vers 10h. On prend une fondue que Monsieur Gagnebin mange avec nous au grand établissement de la galerie. Bon vin de Neuchâtel (Cham